, Sir James Clark Ross, un explorateur polaire et naturaliste britannique, a visité l'Arctique en groupe avant de conduire sa propre expédition en Antarctique. James Clark Ross est né, en 1800 à Londres. Il est le troisième enfant d'une éminente famille écossaise fondée par l'homme d'affaires George Ross, et de sa femme Christian Clark. J. C. Ross est le frère aîné de l'explorateur de la Royal Navy, John Ross. Premières expéditions J. C. Ross entre dans la marine peu avant ses douze ans comme «volontaire de première classe» mais il est promu rapidement. Après six années, il part en mer Baltique, en mer Blanche et dans la Manche. En 1818, il entreprend un voyage à la recherche du passage du Nord-Ouest de la mer de Baffin au détroit de Béring. Après les guerres napoléoniennes, les effectifs de la Royal Navy sont faibles et une grosse récompense de 5 000 livres est promise à l'équipage qui dépassera les 110° de longitude ouest. James Clark Ross prend part activement aux recherches scientifiques. Il accompagnera une autre expédition anglaise dans la région arctique. Là encore, Ross prend part activement aux recherches scientifiques et il est honoré en nommant le cap James Ross de l'île Melville de son nom. Mais les navires anglais sont régulièrement bloqués par la glace en hiver dans ces zones froides, imposant aux équipages d'hiverner. Ross passa ainsi son premier hiver dans l'Arctique, chose dont il deviendra rapidement coutumier. Bien que l'expédition, partie pour trouver le passage du Nord-Ouest, soit stoppée c'est la plus réussie des expéditions arctiques du début du XIXe siècle et environ 1 000 km de côtes sont cartographiés. En ayant dépassé le 110° ouest, l'équipage empoche une grosse récompense pour cet exploit. En mai 1821, Ross accompagne de nouveau le navigateur anglais, Parry, dans une expédition de la baie d'Hudson mais elle est stoppée au golfe de Boothia ayant passé deux hivers bloquée par les glaces. Effectuant notamment la cartographie des terres, Ross sert également comme naturaliste et botaniste, étudiant les oiseaux, les mammifères marins et les plantes. De retour en Angleterre à l'automne 1823, son travail comme naturaliste est reconnu et il est accueilli comme membre de la Société linnéenne de Londres. Il participe dans une troisième expédition de Parry en 1824 et 1825 qui est un désastre car la navigation est particulièrement difficile. Il continue ses études sur la faune, notamment grâce à la taxidermie, et en faisant des observations plus diverses sur les températures, le magnétisme, les longitudes ou sur des calculs sur l'épaisseur de la glace d'eau salée. Il participe également aux excursions et explorations sur les terres. Ross s'engage de nouveau pour une 4e expédition avec William Edward Parry mais celle-ci veut atteindre le pôle Nord. Le 4 mars 1827, ils font route mais les conditions climatiques sont désastreuses. Ross est blessé. L'expédition, gravement ralentie, rebrousse chemin le 26 juillet. Ross se retrouve l'officier le plus expérimenté en milieu polaire, promu commandant le 8 novembre 1927 et devient membre de la Royal Society le 11 décembre 1828. L'expédition privée Son oncle John Ross préparait une expédition financée par des fonds privés pour enfin découvrir le passage du Nord-Ouest. Après un arrêt sur la côte ouest du Groenland, l'expédition file à l'ouest. Là encore, le bateau peine à se mouvoir et doit se résigner à hiverner. Durant cet hiver, James Clark Ross explore la zone et découvre que la terre où il se trouve est une péninsule et non une île malgré son espoir de la contourner par le côté nord ou le côté sud. Il traversa le détroit, qui porte aujourd'hui son nom, entre cette péninsule et la future île du Roi-Guillaume. John Ross nomme la péninsule «Boothia» en l'honneur de Felix Booth, qui finance son expédition. John Ross découvre lors de ce second hiver le moyen de se prémunir du scorbut, c'est-à-dire en mangeant beaucoup de gras selon le régime alimentaire des Inuits qui s'étaient installés près du bateau. Près du pôle Nord Le 1er juin 1831, James Clark Ross parvient, au cours d'une virée à terre de 28 jours, à situer le pôle Nord magnétique sur un point de la côte ouest de la péninsule Boothia, érige l'Union Jack et nomme la terre «île du Roi-Guillaume» en l'honneur du roi de Grande-Bretagne Guillaume IV (1765-1837), oncle de la célèbre impératrice Victoria (qui lui succédera, d'ailleurs). La découverte est d'importance car elle permet aux navigateurs du monde entier d'utiliser leur boussole avec une plus grande précision. Durant le séjour de l'expédition, un quatrième hivernage doit être pris dans un abri. A leur retour en Angleterre, le roi Guillaume IV reçoit les deux Ross. Les membres de l'expédition sont les premiers à survivre pendant une aussi longue période dans l'Arctique. James Clark Ross reçoit une promotion au grade de capitaine de vaisseau et est affecté à Portsmouth. L'étude sur le magnétisme Avec sa découverte dont il tire le livre On the position of the North Magnetic Pole (1834), James Clark Ross s'impose comme une autorité sur le magnétisme terrestre, si bien qu'il est chargé de diriger une étude magnétique en Grande-Bretagne de 1835 à 1837. Avec huit hivers et quinze saisons en mer dans les régions de l'Arctique, il disposait d'une expérience inégalée. On lui doit d'être anobli pour ses services rendus mais, pour une raison inconnue, il avait refusé cette grande distinction. (A suivre)