? Les négociations de la dernière chance sur le climat à Copenhague se poursuivent dans une atmosphère chaotique, afin d'arracher un accord global, pour lutter contre le réchauffement climatique. Près de 120 chefs d'Etat et de gouvernement parmi eux le président Bouteflika ont tenté, hier, de sortir de l'impasse les négociations, en multipliant les déclarations volontaristes à la tribune de la Convention sur le climat dans la capitale danoise. Les Etats-Unis ont promis d'étudier la création d'un «Fonds climat» de 100 milliards de dollars mais la vérification des réductions d'émissions est devenue l'enjeu central des négociations, face à l'intransigeance affichée de la Chine qui refuse le contrôle de ses émissions de gaz à effet de serre. Il est difficile de comprendre les enjeux du sommet sur le climat sans visualiser les grands nombres et mesurer les ordres de grandeur qui était sur la table des négociations. Depuis le début de la Conférence de Copenhague, deux pays sont accusés de faire capoter les négociations, les Etats-Unis et la Chine. Considérés comme les plus gros pollueurs de la planète, ils n'entendent pas se faire dicter par l'ONU une réduction massive de leur CO2 et se regardent en chiens de faïence. A Kyoto, la principale puissance émergente, la Chine, a regretté cet engagement contraignant, rendant impossible une ratification par le Congrès et le Sénat américains. A Copenhague, la confrontation entre les deux premières puissances émettrices de gaz à effet de serre a été frontale. Les Etats-Unis proposent une diminution de 17% en 2020 par rapport à 2005, soit -4% ; par rapport aux émissions de 1990. Un effort modeste mais difficile à accomplir par un pays habitué à gaspiller l'énergie. Un effort que l'Union européenne a jugé insuffisante. «Ils devront aller au-delà, estimait hier Nicolas Sarkozy. D'ici à 2020 les émissions américaines devraient toutefois peu progresser, le pays a atteint un degré de maturité technologique et industriel qui le conduit «naturellement sur la voie d'une plus grande sobriété». La situation pourrait être inverse en Chine: ses émissions de gaz à effet de serre vont continuer à croître jusqu'en 2020-2030, avant de se stabiliser. Sans contrainte, elles pourraient même doubler d'ici 2050. La Chine promet certes de ralentir le pas mais refuse tout objectif contraignant afin de préserver son rythme de croissance. Ces positions de départ sont insuffisantes pour espérer stabiliser le réchauffement climatique à +2°C Même en comptabilisant l'effort de l'Europe, le compte n'y est pas : les promesses qui étaient sur la table ne représentent que la moitié du chemin à parcourir. La route vers une économie pauvre en carbone sera en effet longue et difficile. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les pays devront miser sur l'efficacité énergétique, les sources pauvres en carbone (solaire, éolien, nucléaire, etc.) et sans doute séquestrer le CO2 des centrales à gaz et à charbon.