, Plusieurs dizaines de citoyens américains soupçonnés de s'entraîner dans des camps d'Al Qaïda au Yémen pourraient représenter une menace sérieuse pour la sécurité des Etats-Unis, selon un rapport d'une commission du Sénat américain. D'après ce rapport de la commission des Affaires étrangères, qui doit être rendu public mercredi lors d'une audience sur Al Qaïda et le Yémen, deux groupes distincts d'Américains exilés au Yémen inquiètent les services antiterroristes dans le Golfe. Le groupe le plus inquiétant est composé d'une trentaine d'anciens détenus qui se sont convertis à l'islam en prison et qui sont arrivés au Yémen dans l'année écoulée, officiellement pour apprendre l'arabe, souligne le rapport. Certains membres du groupe se sont volatilisés et les autorités craignent qu'ils ne se soient en réalité radicalisés en prison et qu'ils se soient rendus au Yémen pour y suivre des entraînements dans des camps d'Al Qaïda. L'autre groupe comprend une dizaine d'Américains qui se sont convertis à l'islam, sont devenus fondamentalistes et se sont mariés à des femmes yéménites afin de pouvoir rester dans le pays, précise le rapport. Les membres de ce groupe, dont la plupart vivent dans la capitale Sanaa, «correspondent au profil d'Américains qu'Al Qaïda cherche à recruter depuis des années». La publication de ce rapport intervient alors que l'inquiétude grandit aux Etats-Unis depuis qu'Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), qui regroupe les branches yéménite et saoudienne du réseau islamiste, a revendiqué l'attentat manqué du 25 décembre contre un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit. Selon les autorités américaines, le jeune Nigérian qui avait tenté en vain de faire exploser l'appareil avait été entraîné par Al Qaïda au Yémen. Le rapport, préparé par des conseillers du sénateur démocrate John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères, précise que les autorités ne disposent d'aucune preuve sur le possible enrôlement de citoyens américains dans des camps de la mouvance islamiste. Les autorités américaines «sont en état d'alerte maximale en raison de la menace potentielle représentée par des extrémistes détenteurs de passeports américains» et de la difficulté à «repérer et à stopper des agents ayant grandi au pays», lit-on dans le rapport.