Lycéenne puis étudiante, Samira n'en aime pas moins et très fortement la musique. Mais tout cela demeure dans le cercle restreint des intimes. Inscrite d'abord à l'Ecole polytechnique d'El-Harrach, elle se rend compte qu'elle n'aime pas trop ces études trop mathématiques à son goût. Elle opte ensuite pour une licence en sciences économiques et décroche son diplôme avec brio. Les études et la musique font, à ce moment-là, bon ménage dans sa vie mais très vite, elle sent le besoin de se consacrer à une seule passion. C'est, donc, la seconde qui l'emportera. D'abord choriste au sein du groupe rock Index, la jeune fille se fait peu à peu à la magie de la scène. Mais demeurer dans l'ombre, ce n'est pas son truc. Elle écrit, alors, des textes qu'elle espère pouvoir chanter un jour. Merzak Allouache la découvre et donne un petit coup de pouce à sa carrière. Invitée en 2003 à participer au 2e Festival Femmes d'Algérie qui se tient à Paris, Samira subjugue le public qui découvre, en elle, à travers cette immense générosité dans la présence sur scène, une autre Souad Massi. Tout en travaillant sur son premier album, la jeune artiste se produit tout de même dans les salles de spectacles et il faut dire que le public a, dès le départ, adhéré à sa conception si personnelle et si chaleureuse de la musique. Samira puise, en effet, dans divers genres et tendances, allant du chaâbi, au targui, n'hésitant pas à faire un détour fort apprécié par la tradition celtique. Et pour ne rien gâcher, sa voix à la fois douce et cristalline vient se poser sur des textes forts. Ce qui la place au dessus de la mêlée. Son premier album intitulé Naïlya, est la plus pure expression de la riche personnalité de cette artiste. Et de son talent aussi. Offrant à ses fans un opus coloré, elle a réussi à rallier un auditoire éclectique à souhait qui se situe entre pop, rock, traditionnel et world music. Sa voix intimiste et chaude posée sur des mélodies, parfois très intimiste, a fini par classer Naïlya parmi nos grands coups de cœur musicaux.