L'ordre du jour de ce sommet de la Ligue arabe, qui comprend 28 points portant sur l'action arabe sur les plans économique et social, abordera aussi des dossiers politiques, ce qui va rythmer la cadence de ce sommet surtout dans les coulisses. A la question palestinienne qui s'impose fortement au vu des derniers développements y afférant, s'ajoute les dossiers de l'Irak, de la Somalie et du Soudan. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe réunis pendant deux jours à Syrte ont adopté un projet de résolution qui sera soumis aux dirigeants arabes sur la question palestinienne. Le document en question met en exergue «l'élaboration indispensable» d'un plan «unifié» dans le cadre de l'initiative arabe qui, pourtant, semble être dépassée au vu de la réalité. Celle-ci s'est traduite par l'escalade israélienne sur les plans politique et militaire illustrée par le maintien des colonies construites sur les terres palestiniennes, en Cisjordanie et à El-Qods, les annonces successives d'Israël de la construction de nouvelles colonies et les raids sporadiques de l'aviation israélienne contre Ghaza toujours sous embargo. Ces exactions israéliennes ont été couronné es par les propos de Netanyahu qui a déclaré, mardi dernier à Washington, que «Jérusalem est la capitale d'Israël». Par ailleurs, les ministres arabes des Affaires étrangères ont examiné les mesures juridiques appropriées, sur la base de la loi et le droit internationaux, pour l'élaboration du dossier portant sur les atteintes israéliennes (judaïsation) d'El-Qods dans la perspective de le soumettre à la Cour pénale international. Une démarche qui dévoilera à l'opinion internationale le non-respect par Israël des lois et conventions internationales, rejoignant, ainsi, le rapport Goldstein sur l'agression israélienne contre Ghaza. Autre recommandation formulée dans le document soumis aux dirigeants arabes lors de ce sommet, l'augmentation à 500 millions de dollars de l'aide financière accordée par les états arabe au Fonds d'El-Qods, une aide retenue, pour rappel, lors du sommet de Beyrouth. Par ailleurs, un nouveau fait politique que les chefs d'Etat arabes devraient trancher en vue d'insuffler une nouvelle dynamique dans l'action internationale en direction de la question palestinienne : la nomination d'une personnalité politique influente sur la scène internationale pour mener une campagne effective sur la situation qui prévaut à El-Qods. Le choix et la nomination du délégué général pour cette ville feront certainement objet de tractations et d'intenses consultations entre les dirigeants arabes, vu la pertinence des objectifs assignés à ce poste politique à court et à moyen termes. Des tractions qui se feront sur fond d'une approche politique portant sur le statut final d'El-Qods et véhiculée dans les milieux diplomatiques occidentaux dont a fait part récemment Mme Clinton. Pour cette dernière, le statut final d'El-Qods peut faire l'objet de négociations après que les pourparlers directs ou indirects entre Palestiniennes et Israéliens aient donné lieu à deux Etats. Notons que le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, qui s'est rendu hier à Syrte, a rencontré les membres de la commission de l'initiative arabe de paix concernant la question palestinienne et le conflit arabo-israélien se rapportant aux derniers développements dans la région. D'autre part, les dirigeants arabes devraient, lors de ce sommet, réitérer la levée du blocus sur Ghaza et se concerter en vu de peser de tout leur poids pour la mise en place de mécanismes et de voies à même d'y aboutir. Cela d'autant plus que les Palestiniens manifestant à Ghaza, avant-hier, ont exhorté les dirigeants arabes à prendre des mesures «concrètes pour mettre fin au blocus israélien imposé à Ghaza depuis près de trois ans». En outre, le sommet de Syrte examinera la situation au Soudan et en Somalie ainsi que celle post-électorale en Irak, sans portée significative vu la complexité de ces questions sur fond des interférences étrangères, comme celles des Etats-Unis et de l'UE avec la complicité de pays arabes, tels l'Egypte et l'Arabie saoudite. Ce qui réduit toute perspective menant à une action arabe commune, laissant, ainsi, la place à de la simple figuration et des déclarations sans aucune portée.