En effet, nous avons appris, de source sûre, qu'une décision a été signée par M. Zerhouni stipulant la restitution de toutes les armes remises par les citoyens aux services de sécurité pour des raisons sécuritaires liées à la lutte antiterroriste. Dans ce cadre, le ministre de l'Intérieur a instruit tous les walis à ce qu'ils rendent aux citoyens leurs fusils de chasse et de clore définitivement ce dossier dans la mesure où des actions ont été entreprises par les propriétaires de ces armes pour les restituer. L'enseignement à tirer de la décision de M. Zerhouni est que la nette amélioration de la situation sécuritaire a pesé lourdement quant à l'aval donné aux autorités locales d'entreprendre les mesures nécessaires inhérentes à la remise de ces armes à leurs propriétaires qui sont dans la majorité de leurs cas, des agriculteurs et des chasseurs. Il s'agit, donc, d'un indice et non des moindres de la restauration de la paix dès lors qu'auparavant, à chaque fois que M. Zerhouni est abordé sur cette question, il ne cessait d'affirmer que les conditions n'étaient toujours pas réunies pour que l'Etat restitue ces armes à leurs propriétaires. Qu'est-ce qui a changé pour que le ministre de l'Intérieur daigne donner un autre cap à son discours et accepte de répondre aux doléances de ces citoyens ? Il ne peut s'agir que des résultats probants enregistrés par la lutte antiterroriste qui a pesé en faveur de cette décision. Ce qui veut dire que la donne sécuritaire est tout autre que ce qu'elle était il y a quelques années de cela. Comme il s'agit d'un signal fort envoyé à l'opinion internationale qui sous-entend que l'Algérie a su vaincre le terrorisme et que notre pays est entré dans une nouvelle ère. Dans ce sens, même s'il subsiste encore des poches de terrorisme, cela ne peut constituer une réelle menace nationale. Preuve en est, les actes terroristes ont sensiblement diminué et l'on ne recense que des tentatives avortées et des opérations éparses. C'est dire que la situation sécuritaire est maîtrisée. Aussi, la décision prise par M. Zerhouni serait chaleureusement accueillie par les concernés qui n'ont cessé de saisir les autorités pour qu'on leur rende leurs armes. Au mois d'octobre 1993, pas moins de 200 000 personnes ont été sollicitées pour remettre armes aux autorités sécuritaires à travers les brigades de gendarmerie et commissariats de police. Une décision prise après la montée vertigineuse des attentats terroristes et les descentes faites par les terroristes dans les villages pour délester les citoyens de leurs armes. 18 wilayas ont été concernées par la mise en dépôt des armes. Néanmoins, après le retour de la sécurité à travers le territoire national, les propriétaires de ces armes ont demandé à récupérer leurs biens. Pour donner un cadre légal à leur démarche, des délégués de citoyens issus de plusieurs wilayas du pays ont mis sur pied la coordination nationale pour la restitution des fusils de chasse. Une action jugée salvatrice par les fondateurs de cette organisation, pour porter leurs doléances aux autorités et assurer à ces dernières une prise en charge effective. C'est dans ce sillage que le message a été reçu par le ministère de l'Intérieur qui a ordonné, au début, à ce que l'opération de restitution des armes se fasse selon des critères bien définis, entre autres le climat sécuritaire. A titre illustratif, dans la wilaya de Souk Ahras, 900 armes ont été remises à leurs propriétaires. Et pour cause, les raisons de sécurité ne sont plus avancées pour ne pas répondre à la demande de ces derniers, d'autant plus qu'il y avait des associations de chasse qui organisaient des parties de chasse et des abattages de sangliers à qui il a été délivré des autorisations d'achat d'armes. Aussi, à Béjaïa, sur 1 372 fusils de chasse mis en dépôt en 1993, 97 ont été restitués en 2010. Par ces premières remises d'armes, il était attendu une généralisation de cette opération. Ce qui a été fait, ces jours-ci, avec la note envoyée par M. Zerhouni aux walis signant, ainsi, la fin d'une époque que le citoyen a su dépasser.