11 000 tonnes d'orge sélectionnée ont été chargées du céréalier RITA BR affrété par la société française Granit Négoce qui vient d'acquérir cette quantité auprès de l'OAIC à raison de 140,5 dollars la tonne. Le déchargement se fera à Tunis. C'est une société tunisienne des céréales qui rachète cette cargaison par l'intermédiaire du trader acquéreur. Hier, c'était la fête au port d'Alger. Les journalistes étaient nombreux ; pratiquement tous les organes étaient représentés. Les agences et médias étrangers accrédités n'ont pas raté ce rendez-vous. Le directeur général de l'Office algérien nous dira au sujet du prix qui semble supérieur à ceux de la Bourse de Chicago : «Il est vrai que 140,5 dollars est un prix rémunérateur par rapport à ceux appliqués actuellement. Notre orge est d'une qualité supérieure avec un taux d'humidité faible, ce qui lui procure une bonne appréciation chez les professionnels.» C'est ce que confirmera Mme Hadjeresse, directrice de la protection des végétaux au ministère de l'Agriculture, en ajoutant que ce produit remplit les conditions requises par l'Organisation mondiale de la protection de végétaux. Elle conclura : «Notre orge est certifiée. D'ailleurs, nous avions accompagné les offices locaux dans l'agréage et dans le choix des grains dans une première étape et, par la suite, au niveau central nous avons intervenu d'une manière officielle pour éviter à ce que la certification nous soit retirée.» En 2009, les Hauts-Plateaux et la steppe ont produit des quantités très importantes qui ont posé des problèmes de stockage. C'est une orge qui est 100% biologique. Ces zones sont restées des décennies en jachère. Les précipitations de fin 2008 et de 2009 ont encouragé les céréaliculteurs de ces zones de semer les grains gardés en stock pour l'alimentation du bétail en cas de sécheresse. La bonne pluviométrie a fourni des pâturages gras et fastes. Les stocks de sécurité n'avaient plus lieu d'être. Cette orge sera destinée pour la fabrication du pain ou certains additifs. Lors de la visite du bateau RITA BR, nous sommes rendu compte que si ce n'était le soutien de l'Etat à la production, on ne serait jamais arrivé à ce stade. Pour avoir le cœur net, nous avons posé la même question : celle de savoir si l'Etat maintiendra son soutien à l'achat des céréales chez les céréaliculteurs soit 4 500 DA le quintal de blé dur, 3 500 DA celui du blé tendre et 2 500 DA le quintal d'orge. C'est oui. Cela met en confiance les céréaliculteurs qui produiront plus et mieux, car la visibilité pour eux et pour tout le monde est fondamentale. Le ministre, lors du point de presse tenu juste à côté de la bascule, affirmera qu'un nouveau voyage est prévu la semaine prochaine. Le verrou a sauté et la porte est ouverte.