Il cite l'exemple de l'Egypte qui produit 800 000 tonnes de poissons grâce à l'aquaculture, c'est-à-dire, fait-il remarquer, quatre fois le stock de pêche maritime. Les fermes aquacoles, c'est la stratégie de l'avenir, affirme le ministre, elles donnent 50 % de la production mondiale de poissons. Il sollicite un programme spécial pour l'aquaculture afin d'inciter les opérateurs à aller vers ce créneau. Il rappelle qu'il existe déjà des fermes pilotes. Pour faire admettre le poisson d'eau douce, il y a des habitudes de consommation à changer, reconnaît le ministre. Mais, il cite l'exemple du tilapia qui est un poisson d'eau douce délicieux, riche en protéines et surtout bon marché. L'étude sur les ressources halieutiques en Algérie faite en 2005, est à revoir, estime M. Khanafou. Cette étude a évalué à 220 000 tonnes la quantité que nous pouvons pêcher, mais, précise le ministre, la production nationale est de 145 000 tonnes. Un bilan sera fait lors des Assises du secteur qui se tiendront le 17 octobre. Le ministre annonce une évaluation de tout ce qui a été fait, notamment neuf ports de pêche et les 11 projets programmés, ainsi que l'état des lieux de la flottille. Il n'y aura plus d'injection dans la flotille, ajoute-t-il. Pour le moment, nous pouvons pêcher le stock existant et laissons les scientifiques donner leur avis, lance le ministre qui rappelle qu'il y a 4 500 unités de pêche et l'âge de la flotille est passé de 20 à 12 ans. M. Khanafou est catégorique: nous refusons toute nouvelle acquisition jusqu'à ce que la commission nationale se prononce. Il fait noter que les Espagnols et les Italiens envoient leur flotille à la casse, pour cause de raréfaction de la ressource. Il annonce que l'Algérie va acquérir un bateau de recherche pour évaluer la ressource halieutique et aller vers sa meilleure gestion. Il annonce également que l'administration des ports de pêche sera revue. Le ministre considère comme anormal le fait de n'avoir aucun droit de regard sur les ports de pêche alors que la commercialisation et le transit du poisson s'y déroulent. C'est le ministère qui gèrera les ports de pêche, annonce-t-il. Le ratio annuel de consommation est de 5,2 kg/habitant/an, rappelle le ministre qui ajoute qu'il faut privilégier la consommation nationale de poisson à l'exportation. Nous préconisons de réguler le marché du poisson, dit-il et tolérer l'exportation des espèces nobles et importer les espèces de large consommation. La sardine doit être interdite à l'exportation, souligne-t-il. Mais il estime que c'est l'offre qui va réguler les prix ; il n'y a pas de spéculation dans le marché du poisson, affirme-t-il, tout comme il dément l'existence d'un trafic en haute mer. Il n'y a plus les sociétés mixtes et il n'y en aura plus, ajoute-t-il. A propos du thon, le ministre rappelle que cette pêche dépend des quotas alloués par l'UCAT. Les 1 000 tonnes allouées à l'Algérie en 2010 n'ont pas été pêchées, les 15 thoniers n'ont pas participé à cette campagne alors qu'ils ont bénéficié de l'aide de l'Etat à hauteur de 60 % de leur investissement. 2011 approche et un nouveau quota va être alloué à l'Algérie, annonce le ministre qui prévient que s'il s'agit pour les thoniers d'avoir la subvention pour aller ensuite pêcher la sardine, l'Etat reprendra la subvention ; s'ils cherchent à en profiter, ils devront rembourser quelque 2 milliards de centimes, dit-il. Par contre, si c'est une question de savoir-faire, on est prêt à les aider, ajoute-t-il. Il rappelle que depuis 2010, il n'y a plus de partenaires étrangers dans la pêche au thon. Le ministre annonce que l'interdiction de la pêche au corail sera levée. Cette activité sera pratiquée selon un plan de gestion de la ressource établi sur la base d'une étude qui a déjà été faite.