Selon Saïd Anane, directeur général de l'emploi au ministère de tutelle, la création d'emplois pérennes est la préoccupation majeure de la stratégie algérienne en la matière. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il souligne les deux axes importants dans cette stratégie : la formation des demandeurs d'emplois et le traitement du chômage par l'approche économique. S'agissant des diplômés, qui constituent une part importante des chômeurs, il rappelle qu'ils bénéficient du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle. Ces diplômés font partie de la tranche 16-24 ans qui enregistre un taux élevé de chômage. Il fait observer que, pour cette catégorie, le secteur de la formation professionnelle fait beaucoup d'efforts et qu'il y a eu un train de mesures en faveur des primo-demandeurs d'emplois ; en même temps, des mesures incitatives ont été prises vers les employeurs pour les amener à créer des postes de travail. Contrairement à ce qui se dit, pour M. Anane, les résultats de cette politique sont probants et il cite, à l'appui, un chiffre : 100 000 postes d'emploi ont été offerts aux diplômés de l'Université. Il estime que le taux de 10% de chômage donné par l'Office national des statistiques est en adéquation avec la situation économique du pays. Il fait observer que le paysage économique est dominé par les petites et moyennes entreprises mais elles vont vers la performance. Sur la main d'œuvre étrangère, M. Anane fait savoir qu'il ne s'agit que d'un appoint, le recours à elle est limité, elle représente, ajoute-t-il, moins de 50 000 personnes concentrées dans le secteur du bâtiment et des travaux public. Il revient sur les projets d'investissement lancés par les jeunes et confirme que l'apport personnel du promoteur jeune a été réduit : pour les investissements inférieurs à 500 millions de centimes, il est de 5%, fait-il remarquer, alors que le prêt non rémunéré a été augmenté, il n'est pas à moins de 25%. M. Anane estime que l'apport personnel des jeunes est un gage de succès. Quant à l'apport des banques, il rappelle qu'elles font partie des commissions de wilaya qui valident les projets présentés par les jeunes promoteurs et lorsqu'un projet est validé, cela signifie que son financement bancaire est acquis. Concernant la reconversion, il rappelle qu'elle est destinée aux personnes qui ont perdu leur emploi, c'est la Caisse nationale du chômage (Cnac) qui finance ce dispositif, mais, rassure-t-il, nous ne sommes pas dans une situation de perte d'emplois. A propos des créneaux gelés puis dégelés par l'Ansej, il souligne que le rôle des pouvoirs publics est de faire de la régulation, c'est aussi d'accompagner les jeunes dans la création d'activités pérennes. «On ne décide pas à la place des jeunes», insiste M. Anane. Il rappelle également que l'objectif de l'Ansej est d'atteindre les 30 000 projets/an, et pour 2009-2010, ce nombre dépasse les 20 000. La micro-entreprise, souligne-t-il, est le levier de la politique de l'emploi.