Le CNES (Conseil national des enseignants du supérieur) a décidé de suspendre, juste après l'Aïd, son débrayage entamé il y a deux semaines, en réclamant l'application par la tutelle des annonces faites par le chef de l'Etat portant sur la réhabilitation du rôle de l'enseignant du supérieur et la valorisation de son salaire. Ce syndicat appelle les enseignants à « reprendre le travail à partir du dimanche 29 novembre 2009, tout en suivant l'évolution de la situation, cette reprise restant, toutefois, tributaire du niveau de satisfaction de la plateforme de revendication nationale et devant, le cas échéant, mener à la reprise de la protestation ». C'est ce qu'a affirmé le CNES dans une déclaration sanctionnant une réunion de son conseil national, réuni en session ouverte lundi et mardi à Alger. Ce syndicat affirme ainsi « se conformer à la décision de justice tout en regrettant le recours systématique aux tribunaux en dépit de la légalité de cette grève et de la légitimité, pourtant reconnue, de nos revendications ». Les rédacteurs de la déclaration qui se félicitent du suivi « massif » de la grève des 15 jours, marquée par « une forte mobilisation des enseignants », estiment que le discours du président de la République, « générateur d'espoir et porteur de réponses aux revendications des enseignants-chercheurs, doit être immédiatement concrétisé tel qu'ordonné par le chef de l'Etat, et réitéré par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors de la rencontre tenue avec le bureau national, le 12 novembre dernier ». Le conseil national, qui dit « attendre la réunion de travail retenue lors de cette dernière rencontre afin d'apprécier les résultats de la mise en oeuvre des engagements de la tutelle », souligne le constat unanime des assemblées générales quant aux « pratiques endémiques des promesses et engagements ministériels et gouvernementaux non tenus par le passé et considère que ces pratiques ne peuvent mener qu'à des impasses ». A signaler qu'une autre tendance de ce syndicat, en l'occurrence la coordination des sections du CNES, estime pour sa part que « la division du CNES a fait que la grève est très peu suivie ». Dans une déclaration sanctionnant une réunion tenue les 20 et 21 novembre au sein de la maison des syndicats, à Alger, la coordination nationale des sections du CNES avait affirmé que « la grève lancée par l'actuel bureau du CNES n'a pesé en rien, malgré la teneur surréaliste de certains écrits journalistiques ». Cette aile syndicale dit « disposer d'un décompte réel des grévistes qui est extrêmement loin de celui nécessaire à l'établissement d'un rapport de force ». « La grève relève de la seule prérogative et du vote des assemblées générales que ce soit dans son déclenchement ou de son arrêt », argumente encore la déclaration des sections du CNES. De son côté, le conseil national du CNES tire à boulets rouges sur des individus qu'il évite de citer nommément, qui, selon les rédacteurs de sa déclaration, « ont tenu des propos calomnieux à l'encontre des intérêts des enseignants, quant à la grève des 15 jours renouvelables, initiée par les instances du CNES, à travers une campagne médiatique et une déclaration incendiaire, agissant comme de véritables supplétifs de l'administration pour briser le mouvement de grève ». Le conseil national du CNES appelle les enseignants à « maintenir en permanence la forte mobilisation enregistrée lors de cette grève à travers l'organisation d'activités syndicales idoines au niveau local». Enfin, sur un autre plan, le CNES s'élève avec force pour condamner vigoureusement « la campagne gratuite, perverse et immorale, orchestrée par certains cercles du régime politique égyptien, touchant le peuple algérien et les symboles sacrés de sa nation ». Ce syndicat interpelle le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique « afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre aux enseignants et étudiants algériens qui sont bloqués en ce moment sur le sol égyptien, d'être rapatriés dans les meilleures conditions ».