La Fédération nationale des travailleurs de l'Education (FNTE) tente de reprendre du terrain perdu au profit des syndicats autonomes. Ses représentants affirment que la gestion des oeuvres sociales leur revient de droit. La Fédération nationale des travailleurs de l'Education (FNTE-UGTA) est monté hier au créneau, menaçant de recourir à la grève «s'il le faut». Devant une assemblée composée de cadres syndicaux venus à l'occasion de plusieurs wilayas, les membres du secrétariat national de l'UGTA et ceux de la FNTE, notamment le SG de cette dernière, Saïd Boudaha et Salah Djenouhat, membre du secrétariat national et représentant personnel de Sidi Saïd, SG de l'UGTA, ont menacé de sortir dans la rue afin que leurs revendications soient concrétisées. Selon le SG de la FNTE, «ce regroupement n'est que celui des cadres syndicaux». Selon lui, il y a quelque 4.000 à 5.000 cadres qui ont répondu présent à l'appel de leur syndicat. Il explique avoir tenu à organiser ce meeting pour dire aux autorités que «nous sommes un syndicat qui respecte ses engagements, mais nous disons aussi que nous sommes prêts à aller vers un durcissement si les dossiers qui nous importent ne font pas l'objet d'une réelle préoccupation lors de la tripartite». Prenant la parole, Salah Djenouhat dira que son organisation syndicale «reste revendicative». Si l'UGTA n'a pas été à l'avant-garde des luttes sociales ces dernières années, cela est dû, selon l'orateur, à l'engagement de la centrale aux côtés de l'Etat pour sauvegarder les intérêts suprêmes du pays. Il ajoutera qu'il «ne faut pas, cependant, prendre notre sagesse pour de la faiblesse et nous pouvons à tout moment reprendre le chemin de la rue dans le cas où le dialogue ne nous mènera pas à la concrétisation des revendications des travailleurs de l'Education et des enseignants». Vue des escaliers de l'entrée principale du foyer de la centrale du 1er Mai, l'esplanade était pleine de monde. Des syndicalistes brandissant des phots du défunt SG de la centrale, A. Benhamouda, et de son fondateur Aïssat Idir, scandaient des propos favorables à une grève nationale. Certains demandaient le départ du ministre de l'Education nationale. « Message bien reçu», selon un membre de la fédération. En outre, et lors de la clôture du meeting, le SG de la FNTE a rappelé que la plate-forme de revendications des travailleurs de la FNTE, élaborée lors de la dernière conférence nationale et de la conférence des cadres syndicaux du 22 novembre, sera maintenue, ajoutant que la direction «ne se départira pas des doléances des travailleurs». La FNTE, rappelons-le, avait mis en avant l'urgence du dialogue autour du contenu des indemnités et primes et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que d'indexer ces primes sur le nouveau salaire de base et refaire l'opération à chaque augmentation. Le syndicat demande aussi la distribution de logements dans toutes les wilayas du Sud équitablement. Il est enfin demandé l'annulation de l'article 87 bis. Abdelwahab Kholalen, membre de la direction de la FNTE, indiquera que le paiement des primes avec effet rétroactif ne signifie rien, «si les primes qui nous sont accordées ne correspondent pas à la réalité des prix». Et d'ajouter que «les faibles augmentations ne régleront rien au problème et c'est pour cela que nous exigeons un dialogue pour définir ce que signifient ces primes» Il conclura : «Nous préférons des augmentations conséquentes, quitte à ce qu'elles ne soient pas rétroactives, à des augmentations avec effet rétroactif mais insignifiantes». Au sujet de la gestion des oeuvres sociales, la FNTE n'est pas prête à lâcher prise. «Si on estime dans les rangs des syndicats autonomes que la gestion des oeuvres sociales par la FNTE est illégale, ils doivent montrer leur capacité sur terrain. Nous sommes les plus nombreux et le syndicat le plus fort dans l'Education», affirme M. Derrouche, président de oeuvres sociales et membre de la FNTE.