Les secours ont commencé à s'organiser samedi à Beni Ilmène (M'sila), à la suite du séisme qui a frappé, vendredi en début d'après-midi, cette localité de 8.000 habitants située à une soixantaine de km du chef-lieu de wilaya, dans la daïra de Sidi-Aïssa, a-t-on constaté. Ce tremblement de terre avait causé, rappelle-t-on, la mort de 2 personnes et occasionné des blessures à 43 autres, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, publié vendredi. Cent quatre-vingts (180) tentes sont en cours de distribution au profit des familles «les plus touchées», selon le président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Beni Ilmène, Saïd Ouaïl qui a cependant fait part d'un besoin se chiffrant à «un millier de tentes», étant donné, a-t-il expliqué, que les familles entendent habiter «devant leurs maisons» et «refusent un habitat collectif sur un seul site». Quelque 400 habitations, notamment parmi les vieilles constructions réalisées en pisé, «ne sont plus en état d'être occupées», a ajouté le président de l'APC, notant que tous les habitants de Beni Ilmène, «échaudés par la violence de la secousse, ont passé la nuit dehors par crainte des répliques». Le président de l'association «Wi'am ou Islah» de la cité des 20 logements a confirmé que tous les habitants de cette dernière ont préféré passer la nuit dehors, d'autant que des «fissures sont apparues dans leurs logements». M.Saâd Saï s'est dit «étonné» qu'il n'ait été remis que deux (2) tentes pour toute la cité. D'autre part, le problème de l'approvisionnement de la population en produits alimentaires de première nécessité se heurte à des problèmes de distribution, selon le responsable du Croissant-Rouge algérien (CRA) à M'sila, M. Ahmed Boudiaf qui a soutenu que la distribution doit être prise en charge par la commune. Pour l'heure, a-t-il précisé, le CRA dispose, en plus de 12 secouristes, de 100 couvertures et autant de matelas, 100 bidons de 5 l. d'huile et divers autres produits alimentaires qui «attendent que des besoins précis soient exprimés et que la distribution s'organise». Un premier chargement de denrées alimentaires, de tentes, de couvertures et de médicaments de première urgence a été acheminé, samedi, de Bordj Bou Arreridj vers la commune de Beni Ilmène (M'sila), touchée, la veille, par un tremblement de terre. Ces aides ont été expédiées vers 10 heures et pourraient être suivies d'autres chargements en fonction des besoins qui seront exprimés, a-t-on assuré à la wilaya. Selon des habitants de la commune de Bendaoud (Bordj Bou Arreridj), située à une trentaine de km de Beni Ilmène, «les murs de quelques habitations construites en parpaing se sont fissurés à la suite de séisme fortement ressenti dans les zones situées le long des limites administratives de la wilaya de M'sila, mais sans qu'il soit enregistré le moindre dégât humain». Les autorités de la wilaya de Bordj Bou Arreridj se sont rendues, samedi matin, vers ces zones pour s'enquérir de la situation de tous les villages qui s'y trouvent, le chef de cabinet assurant que des «fissures sont certes apparues au niveau d'une cinquantaine de maisons, sans toutefois présenter un danger pour les occupants». Peu avant 12 h 30, le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbes, accompagné du ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, sont arrivés à Beni Ilmène afin de s'enquérir de la situation, de constater les dégâts psychologiques et matériels occasionnés par le tremblement de terre et d'examiner les différentes formes d'aide à apporter à la population. Visitant la zone sinistrée en compagnie du ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, M. Ould Abbes, après avoir affirmé que l'Etat apportera les aides d'urgence et assurera une meilleure prise en charge des sinistrés, a indiqué que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme se rendra à Béni Ilmène dès l'achèvement de l'opération d'évaluation du volume des dégâts matériels occasionnés aux habitations et aux édifices publics. Cette opération d'évaluation a été confiée à l'Organisme de contrôle technique (CTC) et aux Directions de l'urbanisme et de la construction (DUC) et du Logement et des équipements publics (DLEP), en prévision de la reconstruction des logements devenus inhabitables, a ajouté le ministre, appelant avec insistance sur l'amélioration de l'organisation de la prise en charge des sinistrés. De son côté, le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, a affirmé que la prise en charge des victimes nécessite une «grande rigueur dans la conduite de l'opération afin d'éviter que des personnes malveillantes ne tentent de bénéficier indûment de logements». «Les aides accordées par l'Etat iront exclusivement aux véritables sinistrés», a souligné M. Ould Kablia, ajoutant que «l'Etat est déterminé à reconstruire ce qui a été démoli par cette catastrophe naturelle, qu'il s'agisse d'habitations ou d'équipements publics, en renforçant les programmes sectoriels et locaux». Les deux ministres ont reçu des explications quant aux pertes enregistrées dans cette commune de 8.400 habitants, représentées, selon les responsables locaux, par «172 maisons affectées, dont 90 moyennement touchées et 82 sinistrées, en plus de dégâts dans 4 écoles primaires au niveau du siège de la commune, d'une structure de santé, de 3 mosquées, d'une école coranique et de la bibliothèque communale». Pour leur part, des habitants ont affirmé aux ministres que 500 habitations ont été endommagées et fait part de leur crainte d'y retourner, demandant également l'octroi rapide des aides attendues.