En dépit des assurances données par les autorités pour mener une enquête et faire toute la lumière sur la mort de Tifouti Kamel, âgé de 41 ans, retrouvé mort dans la nuit de jeudi à vendredi au siège de la sûreté de wilaya de Constantine où il était détenu, la tension reste vive dans le quartier de Aïn-Sedari, dans la ville de Hamma-Bouziane où réside la famille de la victime. Et pour cause, selon les dires de son frère Mouloud que nous avons contacté hier, «la thèse du suicide avancée par la police est rejetée par toute la famille de la victime qui s'apprête, selon notre interlocuteur, à déposer plainte auprès du procureur général près la cour de Constantine». En effet, appelée le vendredi 17 décembre pour identifier le corps de leur fils au niveau de la morgue du CHU, la famille de la victime affirme «que son corps présente des boursouflures à certains endroits ainsi que des traces de violence». Aussi, et devant l'ampleur prise par cette affaire qui continue à défrayer la chronique, non seulement dans cette commune périphérique mais également au chef-lieu de wilaya, le procureur général près la cour de Constantine a diffusé, dimanche vers 18h30, un communiqué de presse selon lequel il a ordonné une autopsie sur le corps de la victime et déclenché dans le même temps une enquête pour connaître les circonstances exactes de la mort de la victime et prendre les dispositions nécessaires conformément à la loi. Le frère de la victime nous confirmera également hier que la direction générale de la Sûreté nationale a dépêché à Constantine une commission d'enquête interne, dirigée par le directeur central de la police judiciaire, qui a auditionné quatre policiers qui étaient de permanence dans les locaux de la PJ de Constantine le soir où la victime est décédée. Selon des informations, non vérifiées et contradictoires, qui circulent au sujet de ce décès, la victime aurait mis fin à ses jours en s'étranglant avec les lacets de ses chaussures, ou encore avec le cordon retiré de son survêtement. La situation était tout à fait calme hier au niveau du quartier de Aïn-Sedari de Hamma-Bouziane. «Toute la famille attend que les promesses faites samedi par le maire, le chef de daïra et celui de la police de faire toute la lumière sur la mort de mon frère soient respectées», nous a déclaré Mouloud, le frère de la victime, qui a confirmé «qu'aucune personne n'a été appréhendée par les services de l'ordre à la suite de la manifestation organisée samedi par la famille et les voisins de la victime qui avaient, rappelons-le, coupé la route menant de la ville de Hamma-Bouziane à celle voisine de Didouche-Mourad, et ce pour protester contre la mort de leur fils.