Le directeur général de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, s'est rendu jeudi dernier au siège de la centrale syndicale pour tenter de calmer ses éléments qui s'apprêtaient à battre le pavé dans la capitale et se rassembler devant l'APN. En effet, des centaines d'agents de la protection civile se sont donné rendez-vous sur l'esplanade du siège de l'UGTA, dès 10 heures, en guise de protestation. Brandissant une pancarte où on pouvait lire: «Nous voulons le départ du DG», les contestataires ont montré une ferme détermination malgré les «intimidations» dont ils ont fait l'objet, soutiennent-ils. Selon les agents que nous avons rencontrés sur place, la direction générale a procédé à la «réquisition» de tous les agents contestataires dans le but, estiment des syndicalistes autonomes de la protection civile, de «casser le mouvement de contestation». La coupe est vraiment pleine, semblaient dire les éléments de la protection civile avec lesquels nous nous sommes entretenus. Certains n'ont pas hésité jeudi dernier à exiger une «commission d'enquête sur la gestion de la protection civile». «Nous n'avons ni bottes ni gants pour travailler», ont dénoncé des agents qui affirment que tout le matériel destiné à la protection civile est bloqué au niveau de la caserne des pompiers d'El-Hamiz. D'autres soutiennent que les ambulances neuves et le matériel nécessaire n'est utilisé que lorsqu'il s'agit d'aller devant les institutions pour offrir une «image idyllique» de la protection civile devant l'opinion. Pour le capitaine Harmal Djamel, les revendications de la protection civile sont connues et la direction générale a été destinataire d'une plateforme de revendications il y a de cela plus d'une année. «Nous exigeons une commission d'enquête de la présidence», a-t-il lancé en rappelant à son tour les conditions de travail des agents de la protection civile. Il souligne que les revendications des agents de la protection civile se résument principalement en trois points, à savoir «la réintégration de tous les agents de la protection civile licenciés abusivement», «l'exercice des libertés syndicales» et enfin «l'élaboration d'un autre statut particulier avec la consultation de la base». «Pour monter dans le grade, il faut être de la wilaya de Médéa», a-t-il encore ajouté en menaçant par ailleurs que «les agents contestataires vont aller jusqu'au bout, advienne que pourra». D'autres contestataires que nous avons rencontrés jurent que la majorité des agents de la protection civile prennent des antidépresseurs pour ne pas craquer, devant l'injustice et la pression qui est exercée sur eux. Nessakh Saïd est pompier depuis 27 années. Ses collègues ont tenu absolument à le présenter devant la presse. L'homme raconte qu'il vit dans une tente à Birkhadem avec ses enfants depuis plus de deux années et malgré toutes ses doléances et ses cris de détresse, la direction générale n'a pas levé le petit doigt pour lui. Chaque agent avait en fait une histoire ou injustice à raconter. Au moment où l'esplanade se remplissait de plus en plus d'agents qui arrivaient de toutes les wilayas, le directeur générale de la Protection civile fait son apparition en compagnie de plusieurs de ses collaborateurs. «Reprenez le travail, je suis en train de me battre pour vous», a-t-il lancé à ces éléments. Après quelques minutes, la décision est prise d'aller se réunir dans une salle à l'intérieur du siège de l'UGTA. Des syndicalistes représentant les agents ont été désignés aux représentants du SNAPAP et de l'UGTA et sont allés «parlementer» avec le directeur général. Selon «le collectif des agents autonomes», Mustapha Lahbiri a reconnu que les revendications des agents sont légitimes. A cet, effet, à l'issue de la rencontre avec les syndicalistes, le DG a décidé de la réintégration des syndicalistes suspendus et d'installer une commission pour revoir les points de divergence contenus dans le nouveau statut particulier de la protection civile. Une réunion est prévue par ailleurs demain dimanche à la direction générale de la Protection civile pour mettre sur pied les mécanismes d'application des décisions prises lors de la rencontre de jeudi dernier. Mais certains syndicalistes du SNAPAP notamment ne l'entendent pas de cette oreille et exigent le départ du directeur de la Protection civile. Le responsable de l'Union nationale de la protection civile, affilié au SNAPAP, Mourad Tchicou, a affirmé que son organisation ne va pas participer à la réunion avec les responsables de la direction générale. Il soutient que son syndicat va se réunir mardi prochain pour exiger le départ du directeur général de la Protection civile et procéder à l'élaboration d'un autre statut avec la consultation de tous les agents de la protection civile.