Désormais, les étudiants de la filière pharmacie, en grève eux aussi depuis deux mois, sont tentés par la rue. Hier, ils l'ont clairement signifié en initiant une marche de l'IGMO jusqu'à l'INESM. Ils étaient à peu près deux cents étudiants, dont plusieurs portaient le tablier blanc et accrochaient un écriteau où ils avaient mentionné «en grève». Contrairement à leurs camarades architectes, leur marche s'est déroulée sans le moindre heurt et en l'absence des forces de l'ordre. Par la suite, ils se sont déplacés en groupe au CHU Oran où ils ont tenu un sit-in au début de l'après-midi. En organisant la marche d'hier, les pharmaciens veulent rappeler au ministre de la Santé publique qu'ils sont toujours mobilisés autour de leur revendication. En effet, le ministre doit recevoir mardi et mercredi prochains des délégations des dix départements de pharmacie existants au niveau des universités algériennes. Ce rendez-vous avec le ministre a été «arraché» suite à la marche à laquelle ont pris part plus d'un millier d'étudiants pharmaciens mercredi dernier à Alger. Empêchés de tenir un sit-in devant le siège de la Présidence, ils ont marché d'El-Mouradia jusqu'à la Poste centrale. Certains parmi ceux qui ont marché hier à Oran étaient présents à ce «rendez-vous» national. Hier, tout le long du parcours, pas très long, il faut le préciser, les étudiants en pharmacie n'ont pas scandé de slogans. Pour l'instant, ils persistent à croire et à clamer que leur mouvement n'a pas de caractère politique. D'ailleurs, ils se rangent sous une coordination propre à eux, appelée CNEP (Coordination nationale des étudiants en pharmacie). Ils réclament en premier lieu la conservation du statut de «docteur», parce que les nouveaux textes les dépouillent de ce statut en échange d'une simple mention : diplômé en pharmacie. Dans ce cadre, ils rappellent que l'accès à leur filière exige une moyenne de 16 sur 20 au minimum au baccalauréat. Autrement dit, la moyenne la plus élevée. Par conséquent, la perte de ce statut de «docteur» se traduit par le classement à l'échelle 13 au lieu de 16. Ce qui ne manquera pas de se répercuter sur leur rémunération. La troisième revendication se rapporte à la qualité de la formation. Ils réclament plus de stages, notamment au sein des entreprises de production des produits pharmaceutiques. Enfin, ils réclament davantage de postes de résidanat.