Les événements de janvier 2011 ont été fomentés par des «parties extérieures». C'est la thèse que ne cesse de répéter Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, un an après les troubles enregistrés dans plusieurs villes du pays, sans indiquer précisément quelles sont les parties étrangères visées. « L'indépendance financière de l'Algérie et sa revendication de partenariats mutuellement bénéfiques ont poussé certaines parties extérieures à tenter de la déstabiliser», a déclaré jeudi à Alger le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, à l'ouverture de la 5ème session ordinaire du Conseil national du parti. Ouyahia accuse également, sans les nommer, des parties intérieures d'être impliquées dans ces évènements. «Certains à l'intérieur du pays ont cru pouvoir récupérer les troubles de janvier 2011, alors que d'autres, à l'extérieur, espéraient régler leur compte avec l'Algérie qui, ayant retrouvé son indépendance financière (...), revendique des partenariats mutuellement bénéfiques». Non encore avérées, ces accusations attendent confirmation à l'avenir. C'est le souhait d'Ouyahia. «Personnellement, je pense que l'avenir confirmera qu'il s'agissait d'une manipulation des frustrations réelles de nos jeunes par des intérêts mafieux, menacés par la progression de la transparence et de la loi», a-t-il ajouté. «Il est désormais établi, y compris par une commission d'enquête parlementaire, que les émeutes de l'année dernière ne peuvent s'expliquer uniquement par une flambée des prix de denrées alimentaires de première nécessité», affirme le SG du RND. Pour Ouyahia, l'Algérie «n'acceptera aucun tuteur qu'il soit d'Orient ou d'Occident» et que le peuple algérien «demeurera opposé, en toutes circonstances, aux interventions étrangères dans tout pays indépendant», a-t-il réaffirmé. Le secrétaire général du RND a relevé que le monde contemporain accumule les concepts politiques nouveaux, du «devoir d'ingérence humanitaire, inventé dans le sillage de la première invasion de l'Irak, au devoir de protéger les peuples», forgé en 2005. «Ces deux concepts restent au service des intérêts de puissants, comme en témoigne le déni de justice opposé aux droits légitimes du peuple palestinien», a-t-il constaté. Par ailleurs, le SG du RND a réitéré le soutien de son parti aux réformes politiques engagées en Algérie et au président Abdelaziz Bouteflika. «Ce soutien réaffirmé par notre 3ème congrès en juin 2008 découle du fait que les différents programmes et initiatives présidentiels concordent largement avec nos propres programmes et convictions», a-t-il poursuivi. A propos de l'ex-FIS, Ouyahia confirme qu'il n'y aura «pas de retour à l'activité politique des responsables de la tragédie nationale», rappelant qu'en votant pour la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, «le peuple a déjà tranché la question du retour à l'activité politique des responsables de la tragédie nationale». Le SG du RND affirme que «celui qui cherche à recourir à la Cour pénale internationale, pour reconquérir le droit à la représentation du peuple algérien, a été rejeté», allusion aux chefs de l'ex-FIS. PROMESSE D'ELECTIONS TRANSPARENTES Ouyahia s'est également exprimé sur les prochaines élections, promettant une régularité et une «garantie». Parmi les mesures prises pour en assurer la régularité promise, le SG du RND a cité la supervision par la justice de l'opération électorale, la venue d'observateurs étrangers pour suivre le déroulement de cette opération et la remise des procès-verbaux de dépouillement aux représentants des partis. A propos des nouveaux partis politiques, Ouyahia a déclaré que «chaque formation politique conforme à la loi sera agréée» et que le RND participera aux élections «sans aucun sentiment d'exclusion ni d'hostilité pour quiconque ou envers aucune formation politique légitime». Le RND «ne déclare pas obtenir un taux donné aux élections car nous ne sommes pas en présence d'un mouton de l'Aïd à partager. Chacun doit accomplir son devoir», a ajouté son SG qui affirme que le parti axera sa démarche électorale sur quatre aspects : «l'unité des rangs du parti, la crédibilité des candidats, l'espoir de convaincre les électeurs des propositions du parti et le respect des résultats quels qu'ils soient». Ouyahia estime qu'en adoptant le mode de la proportionnelle dans les élections des assemblées élues, la loi électorale «n'a laissé la place à aucun monopole». «TRIBUNE POLITICIENNE» Dans son discours, Ouyahia n'a pas raté l'occasion de tacler indirectement le MSP, sur la question des réformes en affirmant que le RND n'en a pas fait un «fonds de commerce électoraliste», et n'a pas transformé l'examen des projets de lois sur les réformes au Parlement en «tribune politicienne». Selon lui, ceux qui accusent le RND et le FLN (sans le nommer) d'avoir vidé les lois sur les réformes de leurs contenus «sont les mêmes qui avaient critiqué l'invitation du président de la République, le 15 avril 2011, à engager des réformes, en prétendant que le Président cherche à gagner du temps». «Ces partis ont poussé l'indécence jusqu'à demander au président de la République de légiférer par ordonnance», a-t-il asséné, déplorant que de telles positions «ne sont pas de nature à encourager les Algériens à participer aux élections et à construire la démocratie».