Plus personne n'en doute, la suprématie de l'équipementier finlandais Nokia dans le marché des terminaux mobiles n'est plus aussi évidente que par le passé, aussi bien dans le monde qu'en Algérie, malgré l'absence des réseaux mobiles haut débit. La technologie de la programmation numérique des circuits électroniques a transformé les appareils mobiles en terminaux intelligents (smartphones et tablettes) dont le rôle primordial est de permettre le téléchargement des applications mobiles. Ce nouveau marché dont les lignes ont été poussées par l'iPhone d'Apple, a été mal abordé par Nokia. La stratégie multi-terminaux, retenue par Google, a permis au système d'exploitation (OS) Android d'enregistrer une forte croissance. Ce qui a obligé le géant finlandais d'abandonner partiellement l'OS Symbian et d'opter pour celui de Microsoft, Windows Phone, afin de reprendre les commandes d'un marché de la téléphonie mobile qu'il a longtemps dominé. Pour rappel, le nouveau Pdg de Nokia, le Canadien Stephen Elop, transfuge de Microsoft et premier étranger à diriger l'équipementier, a effectué une restructuration de choc de la direction générale du groupe, pour tenter de remettre sur rail le constructeur. Mais, il semble que le fabricant finlandais des terminaux a perdu la main. En effet, le récent bogue qui a affecté l'OS de ses smartphones a remis en question ses ambitions d'un retour en force sur le marché international. Pire encore, la société prévoit de supprimer 10.000 postes supplémentaires au niveau mondial et a averti que la perte, à court terme, de son activité dans la téléphonie mobile serait plus marquée que prévu. Ces nouvelles compressions d'effectifs, qui incluent la fermeture de son unique usine en Finlande, portent à plus de 50.000 le nombre de suppressions de postes depuis l'entrée en vigueur de l'alliance «Nokia-Microsoft» en septembre 2010. Cette situation souligne la gravité des défis auxquels Nokia est confronté, du fait qu'il n'a pas réussi à convaincre les leaders des opérateurs de la téléphonie mobile qu'il était capable de relever la part, presque inexistante, de son OS dans le trafic Internet mobile généré. Aussi, ces opérateurs ont sévèrement critiqué la qualité des smartphones de la gamme Lumia. Ils notent l'absence de compétitivité, d'innovation et la multiplication de problèmes sur les batteries. Le défi de Nokia, qui a décidé d'engager une mutation stratégique dans ses appareils et les services associés, ne semble pas être levé. Les millions de Microsoft ne l'ont pas sauvé. La bataille féroce des smartphones est-elle définitivement perdue pour Nokia ? [email protected]