La problématique de l'affichage des prix revient chaque année dans la wilaya d'Oran .Pour non affichage des prix, 40 boulangeries ont fait objets de fermeture. Cette opération lancée par les services de la direction des prix et de la concurrence, vise à mettre un terme aux pratiques de vente du pain au-delà de la nomenclature fixée par les pouvoirs publics. Ainsi les boulangeries touchées par cette opération ont été fermées pour une durée de 15 jours, assortie d'une amende de 25 000 DA chacun. Le non affichage des prix, risque de rendre difficile l'opération de l'application des prix des produits subventionnée par l'Etat. En cas de non affichage des prix, le commerçant est passible d'une amende de 5.000 à 100.000 dinars, selon la réglementation. " Depuis l'année 1996, le prix du pain n'a subi aucune augmentation, à l'inverse des ingrédients dont les prix ont, pour leur part, décuplé " tiennent à souligner les boulangers . "Le pain n'est pas subventionné. C'est uniquement la farine qui l'est. Or le boulanger n'est pas, à ce que je sache, un vendeur de farine mais un transformateur de farine en pain, et c'est là où réside la grande différence " ajoutent-t- ils "Pour sa confection, le pain comprend des ingrédients, à savoir la levure, l'améliorant et le sel qui ne sont nullement subventionnés. Des ingrédients auxquels viennent se greffer les charges, à l'instar de l'eau, de l'électricité, ainsi que l'amortissement du matériel, les dépenses du personnel, le papier d'emballage et autres sachets". Par ailleurs, le métier de boulanger semble être en ces temps qui courent, dans le pétrin. Dans chaque quartier de la wilaya d'Oran des boulangeries baissent rideau, et à chacune ses raisons ou motivations. La principale raison de cette hémorragie, est la prolifération inquiétante des commerces du pain syrien et du matlou qui activent en toute clandestinité au vu et au su de tout le monde, mettant la corporation à rude épreuve. Cette concurrence d'un genre nouveau ; marché informel du pain conjugué à la flambée spectaculaire des prix des produits de base ; a contraint des dizaines à mettre la clef sous le paillasson. Les professionnels tirent la sonnette d'alarme, le reste de la corporation est en sa grande majorité, 70% sont criblés de dettes et menacés de faillite. Il n'existe pas un seul quartier de la deuxième capitale du pays où on ne trouve pas un ou même plusieurs commerces spécialisés dans la fabrication de pain syrien, qui, proposant de nouvelles recettes de pain aux consommateurs, à la recherche de nouvelles sensations ou des goûts venant d'orient. Les consommateurs ont ainsi échangé la baguette des boulangers traditionnels au profit du matlou (pain maison) et du pain syrien. Les boulangers sont face à deux choix: s'adapter à la nouvelle situation ou carrément disparaitre. Autre problème rencontré et pas des moindres, c'est la concurrence acharnée et illégale des boulangeries qui activent clandestinement et à rideaux fermés pour fuir les charges fiscales et sociales, ou tout simplement pour ne pas être inquiétés par les services d'hygiène publique, car ne respectant aucune règle. Ces dernières sont les principaux fournisseurs du marché informel à Oran. Ils proposent la baguette à sept (7) dinars aux revendeurs qui l'écoulent à 10 dinars dans les marchés. La plupart des ces boulangeries "clandestines", qui cèdent leur pain aux revendeurs, trichent sur le poids. Une baguette dont le poids légal est de 250 grammes ne dépasse réellement jamais 200 grammes. Mais tout dernièrement une nouvelle arnaque de ces fraudeurs a été découverte, c'est l'utilisation de sel dépourvu d'iode.