Prévue hier, la réouverture du marché Bettou a été différée au mardi 19 mai. Pour désamorcer le conflit, le P/APC s'est déplacé sur les lieux et a rencontré les commerçants ainsi que les coordinateurs de l'UGCAA, MM. Bouhenguel et Ayad, pour leur demander de reporter la décision d'ouverture au mardi 19 mai afin de permettre à la commission communale d'agir en procédant à l'inspection des lieux et lui faire son rapport. Cette proposition qui fut accompagnée de la promesse verbale du maire, a été acceptée par les commerçants qui, à l'évidence, n'avaient pas tellement d'autre choix. Et pour cause, ceux-ci n'avaient nullement préparé les conditions minimales pour l'ouverture à la date prévue du samedi. Rencontrés hier au marché, les commerçants étaient visiblement en colère contre les marchands informels qui exerçaient au sein de l'établissement qu'ils ont accusé d'avoir faussé leurs plans. «Nous n'avons pas de preuves matérielles, nous ont confié quelques uns, mais on jurerait qu'ils ont agi sur instigation du maire pour saborder notre plan». Et ils nous ont expliqué clairement qu'ils voulaient ouvrir pour le principe et afin de forcer la main à la commune pour l'amener à activer la procédure d'ouverture. «Malheureusement, les marchands informels qui étaient en hibernation depuis le mois de février lorsque le marché a flambé et endommagé leurs étals, se sont réveillés juste ce mercredi 13 mai en installant un véritable chantier dans les allées pour remettre en état leurs étals. Ce qui a eu pour effet de fournir de l'eau au moulin du maire pour nous dire que rien n'est encore prêt pour l'ouverture du marché». Contacté hier matin, le coordinateur du bureau de wilaya de l'UGCAA, M. Bouhenguel, a confirmé le nouvel arrangement passé avec le président de l'APC. «C'est le rapport que nous avons fait au wali et au ministère de l'Intérieur qui a fait bouger le maire», a considéré le coordinateur du syndicat des commerçants. «Aussi, et après concertation avec les commerçants, nous avons accédé à sa demande de reporter l'ouverture à mardi prochain. Cette décision nous a fourni l'opportunité de montrer aux autorités locales et centrales la bonne volonté qui nous anime dans le traitement de ce dossier que nous voulons mener dans la sérénité et avec le souci d'éviter, autant que faire se peut, le recours à la politique du fait accompli et éviter aussi d'éventuels incidents qui peuvent résulter de l'état d'exaspération, voire de désespoir des commerçants qui sont privés, depuis longtemps, de leur gagne-pain», dira-t-il. Mais dans leur for intérieur, les commerçants du marché des Frères Bettou, craignent de subir le même sort que leurs collègues du marché du souterrain de la Brèche et ceux de la rue Didouche Mourad «qui ont été victimes de la politique d'éradication menée contre les marchands de la ville par l'APC de Constantine qui cherche à récupérer les sites visés pour on ne sait quelle fin», nous ont confié en aparté des commerçants de Bettou.