Les Occidentaux et leurs alliés, comme les Russes ont nié, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, leur part de responsabilité dans le drame du peuple syrien. Ils s'attendent à des attentats terroristes plus graves en Europe. La Syrie survivra-t-elle en tant qu'Etat6nation à la voracité des appétits géostratégiques qui opposent les Occidentaux et leurs alliés aux Russes, dans toute la région du Proche et Moyen-Orient ? Le cynisme et l'hypocrisie des communiqués et discours marquant les réunions internationales et conférences sur la guerre en Syrie font froid dans le dos par leurs contenus violents, tranchés, poussant à la surenchère diplomatique et l'escalade de la guerre et de la violence : l'exact contraire de la recherche de la paix, répétée par toutes les chancelleries engagées dans ces réunions et conférences. Un seul responsable de la tragédie syrienne est pointé du doigt par les Occidentaux : Bachar El- Assad ! Out les barbares de Daech, out la multitude de groupes et hordes terroristes, de «rebelles» de toutes obédiences, allant de l'armée libre syrienne, aux Kurdes et aux milices locales et dieu sait encore quoi et qui. Et cette étrange façon d'attribuer la mort de plus de 260.000 civils et les 6 millions de réfugiés en 5 années de guerre, aux seules troupes dites loyalistes au dictateur Bachar El- Assad ! Mais qui déverse du ciel des tapis de bombes ? A la conférence sur la sécurité tenue la semaine dernière à Munich, Occidentaux et Russes n'ont pas fait une seule allusion à leur implication directe dans la guerre, en Syrie et se sont dégagés de toute responsabilité, dans le drame vécu par les populations civiles syriennes. Il paraît que les avions de chasse et bombardiers français, américains, anglais, belges, russes, turcs, etc. ne font aucune victime civile syrienne et frappent les seuls terroristes de Daech et les soldats du régime syrien. A l'inverse, les chasseurs et bombardiers russes et ceux du régime syrien tuent, nous dit-on, les seuls civils et les poussent à l'exode par millions. Etrangement, lors de cette conférence sur la sécurité l'évaluation de la stratégie de l'avatar monstrueux de cette confrontation géopolitique entre grande puissance qu'est Daech, a été passée sous silence. Seuls la Russie et Bachar El-Assad ont été chargés de toute la responsabilité du drame syrien. La Turquie bombardait les Kurdes de Syrie au moment même de la tenue de la conférence de Munich. L'Arabie Saoudite annonçait son intention de se joindre à la Turquie en envoyant ses chasseurs bombardiers sur la base d'Incirlik (sud de la Turquie), base elle-même sous contrôle américain. Mieux ces deux pays pensent, déjà, envoyer des troupes sur le sol syrien. Johan Kerry, le secrétaire d'Etat américain «sommait» les Russes de stopper leurs bombardements contre les «rebelles» syriens et leur «intimait» l'ordre de frapper les seules troupes de Daech. Ces hordes de barbares sanguinaires à qui les Occidentaux, américains en tête, ont promu au fil de leurs discours politique et diplomatique au statut d'Etat : l'Etat islamique. Cet Etat apparu, soudain, à cheval sur la Syrie et l'Irak et contre lequel une coalition de près de 30 pays des plus puissants et armés du monde, n'arrivent pas à faire abdiquer ! Régulièrement les états-majors des armées coalisées annoncent, images de télés à l'appui, la destruction de centres de commandement de Daech, de troupes entières, de chefs et leaders combattants, sans que le monstre Daech ne «meurt». Pire, il se déploie en Libye, au Yémen et probablement ailleurs. Le deuxième acte de cette sale guerre n'échappe pas à la schizophrénie diplomatique, menée autour de la tragédie syrienne : les réfugiés de guerre. Selon cette diplomatie et ses relais médiatiques, seul Bachar El- Assad en est responsable. Les réfugiés fuient la répression et les avions du régime syrien. Ils n'y a pas de chasseurs bombardiers occidentaux et russes, dans le ciel syrien ! L'Europe envoie ses armes, ses avions bombardiers et ses navires de guerre sur la Syrie et veut que les populations civiles y demeurent ou, le cas échéant, soient cantonnées aux frontières turques ou dans les pays voisins. Elle paye à la Turquie un chèque de 3 milliards d'euros pour lui servir de bouclier anti-réfugiés. Trop généreuse l'Europe. Ce n'est pas tout, elle sollicite l'appui de l'Otan pour bloquer les civils qui fuient les bombes d'une «internationale» de bombardiers, dont celles des Européens, dans l'enfer syrien. Car, les Européens ont peur de la vague de réfugiés de guerre. Car, avec les réfugiés la menace terroriste en Europe est imminente et élevée. Le glissement du langage politique et diplomatique est insidieux jusqu'à accuser les réfugiés de vouloir déstabiliser la sécurité en Europe. De victimes de la guerre et des bombes occidentales et russes, les civils syriens et leurs semblables irakiens deviennent les coupables de l'insécurité en Europe. Le Premier ministre français Manuel Valls a, d'ailleurs, averti à Munich : «des attentats terroristes, de plus grande ampleur, auront lieu en Europe». Terrible aveu de l'échec de la stratégie occidentale en Syrie et funeste prédication du deuxième responsable de la 6ème puissance mondiale qu'est la France. Autrement dit, les Occidentaux continuent dans leur entêtement à croire que seul Bachar El-Assad est le seul responsable des morts civils en Syrie et des millions de réfugiés qui s'échouent aux frontières de l'Europe. Et Dieu nous garde de ce qui se projette en Libye où Daech a, déjà, une avance sur le terrain et risque d'entraîner ce même Occident dans une autre guerre. Sans fin.