Les grandes villes, particulièrement Oran, sont confrontées, depuis quelques années, au phénomène de chiens errants, en raison de la forte densité canine. Les Oranais ont constaté, ces derniers temps, une recrudescence des chiens errants particulièrement, à travers les quartiers populaires, près des cités à concentration importante d'habitants. Beaucoup de citoyens, habitant au nouveau pôle urbaine Belgaid appréhendent de sortir, tôt le matin ou de rentrer tard le soir, à cause des dizaines de chiens quasiment sauvages qui envahissent les cités, en quête de nourriture.. Des riverains qui se rendent, aux aurores à la mosquée, munis de bâtons, nous ont raconté que ces bêtes affamées n'ont même plus peur des jets de pierre. «Quelquefois, et devant la menace d'attaque, nous sommes obligés de rebrousser chemin ou bien de nous rassembler pour passer en groupe», a affirmé un citoyen. Cette situation inquiète les habitants qui ne comprennent pas l'attitude des autorités locales, en matière de prévention contre les chiens errants, qui sont une menace réelle, surtout pour les enfants et les personnes âgées. Près de 4.000 cas de morsures sont recensés par la direction de la Santé, chaque année. Le chien est l'animal le plus incriminé. Les enfants de 3 à 15 ans, en sont les plus touchés, avec un pic, parmi les moins de 5 ans. Pour ce qui est de la répartition des cas, et comme chaque année, la commune d'Oran détient la palme, avec près de 50 % des cas. Les rares camions de capture des chiens et la seule fourrière qui existe à Oran, ne peuvent plus faire face au danger. L'EPIC Oran Propreté, qui assure le ramassage des ordures, prend aussi en charge la capture des chiens, suite à des conventions avec les APC concernées. Mais les équipes de cette entreprise rencontrent des difficultés, lors des opérations de capture. Aussi étonnant que cela puisse paraître : dans certaines localités les citoyens se manifestent pour empêcher les agents d'accomplir leur travail. C'est un paradoxe puisque l'EPIC n'intervient qu'à la suite des conventions avec les APC concernées et ces dernières sont, souvent, sollicitées par les citoyens qui dénoncent la prolifération des chiens. L'EPIC travaille en collaboration avec la fourrière canine où les chiens capturés sont acheminés. Une enveloppe budgétaire de près de 500 millions de centimes est débloquée, chaque année, par la DSP dans le cadre du programme de la lutte antirabique. Un budget qui pourrait être injecté dans d'autres projets de développement du secteur et l'amélioration de prestation, dans les structures de Santé, si le problème des animaux errants a été, sérieusement, pris en charge.