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A quand le changement tant attendu ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 03 - 2017

À vrai dire, le changement n'est pas une entreprise impossible ou un projet «pharaonique» des plus insurmontables ! C'est juste de la volonté et du temps.
Le temps de mûrir pour notre société qui doit comprendre comment devenir elle-même, c'est-à-dire, une entité ancrée dans des valeurs comme l'a été celle d'hier qui a cru en ses propres forces, faisant du travail utile dans la probité, l'exemplarité et la moralisation de la vie publique, ses credo. Mais alors ! A-t-on oublié cette ténacité de nos parents à vouloir faire chaque jour de leurs efforts un combat et un défi pour leur survie?
Il s'agit en fait de sortir les «Cigales médusées» que sont devenus nos concitoyennes et nos concitoyens dans un contexte annonciateur de crise, du carcan dans lequel le système les a installés, après avoir brimé et castré les énergies, le savoir et l'intelligence et a réussi chemin faisant, à inhiber toutes les initiatives citoyennes qu'elles soient collectives ou individuelles. L'expérience de celles et de ceux qui sont partis tenter leur chance ailleurs dans un environnement plus propice au travail, à la libre initiative et à la créativité, est là pour dire et prouver par la force de l'action, qu'à chaque fois que sont libérés le génie, les intelligences collectives et individuelles de nos concitoyens, il est alors possible d'obtenir des résultats et d'améliorer la situation de notre pays qui semble naviguer à vue …
Si nos concitoyennes et nos concitoyens sont si inquiets, c'est qu'ils aiment les grands défis d'un temps pas si lointain qui calquent mieux avec leur «pays continent» comme pour le barrage vert et la transsaharienne où nos jeunes ont su donner le meilleur d'eux-mêmes, ou de cet autre exemple d'une élite qui a su porter au plus haut niveau : l'université et les centres de recherche, nos institutions administratives, sportives et culturelles, nos outils de réalisation et d'ingénierie, il y a de cela quelques décennies, lorsque l'intérêt du pays primait sur celui des individus…C'est bien dommage et regrettable que ceux qui président à la destinée d'un peuple qui ne cherche qu'à ressembler aux autres, n'aient pas compris l'expression de son besoin impérieux d'être tiré et projeté vers des horizons de prospérité et de bien-être. Cela veut dire -selon l'expression de Claude Allègre, ministre de l'éducation dans le gouvernement Lionel Jospin et membre de l'Académie des sciences française- qu'il va falloir dégraisser le «mammouth»! C'est là une priorité qui ne saurait être différée ! Alors…, oui ! Nous sommes comme le dit un dicton plein de sagesse et si pertinent : «Dans cette nécessité de transformer nos erreurs en leçons et nos peurs en courage». C'est ce qu'on doit commencer à faire, pour donner un sens aux élections prochaines. Sans cela, ce n'est qu'un autre coup pour rien, qui aura coûté beaucoup d'argent pour la collectivité nationale…
À propos de cette peur d'oser, Montaigne disait que : «Tantôt elle nous donne des ailes …, tantôt elle nous cloue aux pieds»… Il faudrait donc accepter de prendre rendez-vous avec elle, d'en faire un vrai allié pour transformer sa vie en dialogue avec elle…» Mais surpasser ses peurs et les apprivoiser, c'est tout d'abord mettre entre parenthèse l'instant d'une mobilisation sans faille pour un sursaut salvateur et surtout durable, toutes ses contraintes qui empêchent notre société d'avancer dans la voie du progrès et de la modernité. Il s'agit donc de tourner définitivement le dos aux archaïsmes et aux pesanteurs dans lesquels nous maintient le système, cette «bête» qui se mord la queue et avale les plus méritants de ses petits, pour substituer à la méritocratie, la médiocratie et son alliée la «chkara», cette pratique honteuse qui fait encore parler d'elle. Il faut se défaire de l'esprit de clans, des luttes de chapelles, des chicaneries, des palabres stériles et sans fin, des animosités, de l'invective, des faux problèmes et de toutes ces tentatives grossières de groupes d'individus, animés par des desseins opaques, pas très clairs et certainement sans retombées positives pour un pays qui est dans l'obligation impérieuse de corriger au plus vite sa trajectoire, en mobilisant toutes ses forces et tous ses moyens sans exclusive aucune ou sectarisme.
Une réforme s'avère nécessaire pour développer cette fois-ci un mode de gestion plus consensuel, plus inclusif et responsabilisant tous les acteurs concernés qui se doivent d'agir dans le sens de l'intérêt général, et uniquement cela. Elle doit permettre dans sa finalité une meilleure gouvernance articulée autour de : l'exercice de l'autorité sur la base d'une nouvelle légitimité qui favorise la participation des citoyennes et des citoyens, l'équité et la fabrication du consensus comme principes de gestion des ressources de la collectivité et des affaires publiques.
Cette réforme doit limiter les champs d'intervention de l'administration dans le fonctionnement de la société et de l'économie pour optimiser la rentabilité des individus et des groupes dans le processus social de création de la valeur. «Le Gouvernement efficace n'est-il pas en fait celui dont la Société a de moins en moins besoin pour la satisfaction de ses besoins de base ?»
Il faut que l'on puisse dire sans détour à nos concitoyennes et à nos concitoyens que c'est dans la légalité républicaine et l'Etat de droit que réside l'unique issue pour notre salut en tant que nation unie et solidaire ! Car en tant qu'individus œuvrant chacun selon ses propres forces, ses astuces de rapine et ses capacités de débrouille, c'est là une tout autre «romance». C'est le sauve-qui-peut annonciateur de l'effritement, sinon de l'effondrement de la cohésion sociale et de la solidarité nationale, ne plaise à Dieu! Alors! Il va falloir se ressaisir, retrousser ses manches, prendre des initiatives collectives et individuelles et apprivoiser ses peurs pour faire grandir le courage de bâtir ensemble une autre Algérie plus humaine, plus proche de la morale et plus solidaire. Remettre «le train Algérie» sur rail équivaut à engager le pays sur la voie du savoir et de la connaissance. La logique est donc celle de la compétition et de l'exemplarité où il n'y a que les meilleurs qui pourront rester sur le champ de l'action. C'est là une urgence de l'heure ! Saurions-nous un jour accepter cette nouvelle règle qui mettra sous les feux de la rampe les hommes et les femmes les mieux habilités à nourrir le rêve d'une nation ancrée dans son siècle, et non ceux qui achètent des postes dans les hautes sphères des institutions, et ceux qui amassent des fortunes sans s'acquitter de leurs impôts ? Il s'agit de faire le choix idoine d'hommes et de femmes pouvant porter cet idéal d'une société de la convivialité et du vivre-ensemble, basée sur le partage équitable des richesses et de la prospérité… Ecrire le «roman» d'une société émancipée, suppose une écoute permanente de ses pulsations et une participation effective du citoyen, qui doit être obligatoirement promu au rang d'acteur incontournable dans le processus de développement qui, pour gagner en efficience et efficacité, se doit d'être nécessairement décentralisé à l'échelon régional, et déconcentré à l'échelon local. Il s'agit de ramener de la quiétude chez nos concitoyens «déboussolés» et apaiser leur angoisse largement motivée par un lendemain fait d'incertitudes quant à leur avenir. C'est dire qu'il faille sans plus tarder «siffler» la fin de la «récré» qui n'a que trop duré, au point où songer à travailler sérieusement sans prendre le temps de festoyer dans la démesure relève de la plus haute urgence et du respect des règles de bienséance qu'on se doit d'observer. C'est à ce niveau qu'il y a lieu de faire la distinction salutaire entre les «bourdons» sans compétence ni talent qui agitent leurs ailes en brassant de l'air à la veille de chaque rendez-vous électoral dans l'attente d'un retour d'ascenseur, et les «abeilles» compétentes et travailleuses qui ne font que butiner pour faire du miel pour la «maison Algérie», sans contrepartie autre que la reconnaissance du travail bien accompli. C'est cette «apis milliféra» que toutes et tous doivent aimer !
C'est dire que l'avenir n'est que le reflet de l'angle de perception que l'on aura choisi…La société du mérite est celle qui renvoie à cette valeur morale qui fait référence à l'effort des individus qui arrivent le plus souvent à surmonter les difficultés de la vie courante par sens du devoir et par aspiration au mieux-être de la société. Tout cela est fait dans l'intérêt général de la collectivité nationale, rien de plus ! La méritocratie est donc un système de bonne gouvernance qui met en valeur les individus méritants par : leur classe, leur grandeur, leur honnêteté, leur honneur, leur moralité, leur talent et leur vertu. Ce sont là autant de qualités qui distinguent l'organisation des sociétés modernes, où les gens utiles sont aussi reconnus en fonction de leurs efforts intellectuels et physiques, de leur créativité, leur intelligence managériale, leurs aptitudes scientifiques, techniques, professionnelles, leur sens de la direction et du commandement. Dans ce type de gouvernance, aucune référence n'est faite à l'origine sociale des individus, à leurs conditions matérielles et encore moins à leur appartenance à un système reposant sur la parenté de sang, le clanisme et le copinage.
Cela veut dire qu'une nation déterminée à asseoir les conditions de son émergence en tant qu'entité éligible à la prospérité se doit tout naturellement de faire le bon choix de l'intégration de ces milliers de cadres d'ici et d'ailleurs et de l'appel au «potentiel dormant» que constituent les très nombreux cadres condamnés pour l'heure à l'isolement d'une retraite précoce ou d'un quotidien oisif et amer, alors que l'ensemble de nos collectivités et de nos institutions sont dans un besoin crucial d'expertise. Que l'on en juge ! C'est en réunissant un conseil d'experts autour de lui que le Premier ministre de la Malaisie, Mahathir Bin Mohamed, a réussi à faire en l'espace de deux décennies (19812003) de ce pays multiculturel, multilingue et marqué par le pluralisme religieux, un pays émergent exemplaire, à la singulière trajectoire de croissance…Et si par sursaut d'orgueil et par «nif» nous décidons de faire pareil ?
À partir de la mobilisation de toute la ressource humaine sans exclusive, il sera alors possible d'assister toutes nos assemblées élues par des «panels d'experts» et «des conseils consultatifs» qui peuvent devenir de véritables centres de formation de la société civile. Femmes et hommes, cadres de la nation, scientifiques, intellectuels, artistes, professions libérales, forces productives, gardiens de l'intégrité et de la sécurité de notre territoire et toutes celles et tous ceux qui comptent dans notre société, se doivent tout au contraire de continuer malgré tout à apporter leur contribution sans se décourager. Oui ! Il faut finir par s'en convaincre, nous avons tout pour réussir, pour peu que nous prenions nos distances par rapport à l'économie informelle qui est à l'origine de tous les maux de notre société. C'est avec elle que sont nés les corrupteurs et les corrompus. C'est-elle qui, avec ses containers et ses chambres froides, est à l'origine de la cherté de la vie qui inquiète nos concitoyennes et nos concitoyens. Ces «vampires» suceurs de sang sont en «guerre» contre leur peuple qui tente de résister à la provocation de ces gens sans foi ni loi, alors que l'Etat semble avoir été délesté de sa mission de régulation et ses marchés de gros sont devenus inopérants. Honte à vous, esprits mafieux ! Oui ! Notre élite doit être reconsidérée en tant que «locomotive» du «train Algérie» qu'elle est seule habilitée à mener à bonne destination. Alors, pourquoi se priver des services de cette ressource humaine qualifiée et disponible ? «C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore», a dit Anatole France ! Et quelle meilleure occasion d'exprimer sa volonté à le faire que cette période de pré-élections législatives 2017, à titre de gage de changement profond tant attendu…Aurions-nous le courage de le faire, cette fois-ci ?
*Professeur


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