Le Syndicat national des praticiens de la santé publique a observé hier un sit-in devant le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, bouclant ainsi ses deux jours de débrayage, suivi à 70%, selon Lyes Merabet, président du SNPSP. Une centaine de praticiens de santé publique ont investi, hier matin, le petit espace vert situé près du département d'Abdelmalek Boudiaf, et ce, pour dénoncer la « fermeture des voies du dialogue et le mépris affiché par l'administration de tutelle » à l'égard des cadres syndicaux et des adhérents du SNPSP. Selon les protestataires, la dernière rencontre entre leur syndicat et le ministère remonte à octobre 2016. Ils dénoncent le fait que leur tutelle reçoit pourtant d'autres formations syndicales. Les protestataires ont voulu à travers cette démonstration rappeler au ministre ses « engagements non tenus ». Les délégués venant de différentes wilayas du pays et représentants des blouses blanches ont affirmé qu'ils ne sont pas en train de faire de la politique, mais qu'ils réclament tout simplement leur droit. En affirmant que leurs revendications sont justes et légitimes. Ils ont également dénoncé les différentes formes de pression qui entravent l'exercice syndical. Ils s'élèvent contre les menaces et les sanctions de l'administration à l'encontre des grévistes. Les protestataires ont exprimé à travers des petites pancartes leur ras-le-bol «Non à la violence et aux agressions contre les professionnels de la santé» et en réclamant «Monsieur le ministre respectez vos engagements !». Lyes Merabet s'est dit satisfait du bon déroulement de ce rassemblement. Et d'affirmer que tout s'est passé dans le clame. « Je reconnais que les forces de l'ordre étaient très correctes avec nous, il n'y a eu aucun dépassement de la part des services de la police, au contraire, ils ont tenté d'intervenir pour avoir un accord de la part des responsables du ministère de la Santé pour qu'une délégation soit reçue par le ministre, mais leur requête n'a pas eu l'aval des responsables de notre tutelle», affirme-t-il. Le SNPSP continue d'exiger l'instauration d'un dialogue permanent, l'installation de représentants du syndicat en qualité de membres aux différents comités nationaux, notamment ceux en relation avec la carrière des praticiens généralistes et spécialistes de santé publique. Il réclame en outre la mise en place de mesures appropriées et effectives pour sécuriser les lieux de travail contre les actes de violence dont sont victimes les professionnels de la santé. Ainsi que l'instauration d'une indemnisation financière des praticiens médicaux «réquisitionnés» pour les examens de fin d'année scolaire et les échéances électorales à l'instar des autres corps de la Fonction publique. Le syndicat rappelle au ministère ses engagements en réclamant la mise en application des termes de l'accord conclu en réunion de conciliation avec la tutelle en mai 2015, et les engagements du ministre de la Santé en février 2016. Un accord qui devait permettre au partenaire social de proposer des aménagements au statut particulier des praticiens médicaux de santé publique, resté figé depuis 2008, malgré l'avant-projet négocié en commission mixte avec le ministère de tutelle et remis à la Fonction publique en 2011. Et exige la préservation d'un reliquat d'ancienneté, sans effet rétroactif financier, pour les praticiens concernés par la non-application de l'instruction du Premier ministre et l'engagement non respecté de leur organiser un concours d'accès au 3e grade avant décembre 2015. A cela s'ajoute la mise en place de l'arrêté interministériel consacrant le droit à l'alignement, après une formation complémentaire, entre ancien et nouveau diplôme pour médecin dentiste et pharmacien avec classification du doctorat sur la grille des salaires de la Fonction publique. Et réclame enfin l'assainissement de la situation financière induite par l'intégration des praticiens médicaux entre grade de principal et chef suite au concours organisé en août 2015. Le Syndicat national des praticiens de santé publique s'est dit décidé de poursuivre ses mouvements de protestation, si la tutelle s'obstine à l'ignorer. « Le Conseil national va se réunir pour évaluer les récentes actions de protestation et pour décider des actions à entreprendre prochainement», a précisé Lyes Merabet.