Il ne décolère pas. Abderrezak Makri, représentant de l'Alliance du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et du Front du changement (FC) pour les élections législatives, a clairement montré hier samedi, au cours d'une conférence de presse, sa frustration et sa colère après l'annonce des résultats. L'Alliance qu'il représente, avec Abdelmadjid Menasra, n'a récolté «que» 33 sièges, loin devant le RND (97 sièges) et le FLN (164 sièges). Pour lui, les résultats obtenus par l'Alliance «ne reflètent pas la réalité» de ces élections. Il estime que des partis politiques ont bénéficié de «gonflements» de leurs scores, et a annoncé qu'il va saisir le Conseil constitutionnel et dénoncer «le gonflement des chiffres au profit de certaines formations politiques». Jeudi à Msila, après avoir voté, il a souhaité que cette élection soit «propre, transparente et exceptionnelle». Mais vendredi, quelques instants après l'annonce des résultats, Abderrezak Makri s'était emporté et avait accusé, indirectement, les «abstentionnistes», d'avoir aidé les partis du pouvoir à remporter ce vote. Dans un post sur sa page Facebook, il a notamment écrit que «nous avons considéré que la résistance politique au sein des institutions est la solution. Vous avez considéré que la solution est dans la désertion des institutions et dans leur boycott. Nous avons vu de nos propres yeux comment les urnes ont été bourrées en votre nom. Selon vous, nous avons rallongé la vie du régime. Nous vous disons aussi que vous avez rallongé la vie du régime par votre boycott. Les choses vont continuer comme avant malgré votre boycott. Même si nous n'avions pas participé, les choses auraient continué ainsi. Et il y aurait eu un autre parti islamiste non résistant qui aurait orné le paysage». Makri, qui a ajouté que «de notre côté, nous allons poursuivre sur la même démarche», interroge les boycotteurs : «mais vous, boycotteurs, qu'allez-vous faire pour le changement... ? Quelle est votre alternative après avoir atteint votre but. Nous attendons la réponse, peut-être quelqu'un parmi vous réussira à nous convaincre». Lors de ces élections législatives 2017, dont le taux de participation a été de 37,09%, le nombre de votants est de 8.624.199; sur un électorat de 23.251.503 inscrits. Les suffrages exprimés sont de 6.514.282 bulletins, alors que le nombre de bulletins nuls est de 2.109.917. Dès lors, le nombre des non votants est «impressionnant». Pour autant, le président de l'Alliance du Mouvement de la société pour la paix et du Front du changement s'est dit «satisfait» des acquis réalisés à la faveur de ces élections, qui ont contribué, selon lui, à «l'enrichissement du programme électoral de l'Alliance et l'amélioration de sa performance politique». Il relève également l'expérience acquise par le mouvement à la faveur de son alliance avec le Front du changement de Menasra. Quant à l'avenir de cette alliance, M. Makri a affirmé qu'elle «continuera d'activer dans le cadre de l'opposition constructive». «Les conclusions de la réunion du Conseil consultatif national du mouvement prévue prochainement détermineront la feuille de route de l'Alliance pour la prochaine étape», a-t-il ajouté. Quant à Abdelmadjid Menasra, tête de liste de l'Alliance à Alger, il a exprimé sa «fierté» des réalisations de l'Alliance durant la campagne électorale qu'il a qualifiée de «positive». Pour lui, il est important de «relever les défis qu'impose la conjoncture actuelle».