La cellule de la protection de l'environnement du Groupement de la gendarmerie d'Oran a traité durant les quatre premiers mois de cette année 299 affaires de constructions sans permis de construire. Il s'agit le plus souvent d'extensions, d'aménagements ou carrément de constructions effectuées sans autorisation. Durant l'année 2016, les gendarmes ont traité 665 affaires du genre alors qu'en 2015, le bilan fait état de 249 affaires enregistrées. En effet, le phénomène des constructions sans autorisation ou sans permis de construire continue à porter atteinte à l'environnement et à l'esthétique des quartiers d'Oran. Certains quartiers résidentiels qui faisaient jadis la fierté des Oranais n'ont pas été épargnés par cette clochardisation urbanistique. La ville est désormais défigurée par ces constructions qui ne répondent à aucune norme de conformité ni d'esthétique. L'administration, pour sa part, réagit avec plusieurs campagnes lancées depuis des mois contre l'illicite, mais sans moyens d'assumer sa responsabilité, puisque le phénomène devient palpable dans certains quartiers, à l'exemple de celui des Castors où des constructions de type R+1 côtoient des buildings, sans aucune architecture, ni norme d'esthétique ni uniformisation. Des spécialistes préconisent la mise en place d'une stratégie qui prendra en considération l'application des textes réglementaires, la nécessité de reboiser les sites, après l'expulsion des indus occupants et les démolitions des habitations précaires. Par ailleurs, lors des différentes opérations de contrôle, les gendarmes ont également relevé 39 cas d'occupation illégale ou de transgression sur des biens fonciers. Certains sites d'Oran et d'autres communes sont connus pour avoir vu le jour à coups d'urbanisation sauvage et de prolifération de constructions illicites. Ces constructions ont été érigées sur le domaine forestier au lieu-dit Coca', sur la côte comme à Aïn El-Turck, ou encore à Canastel, entre autres. Ce phénomène ne cesse de se régénérer depuis l'exode sécuritaire des années 1990. Les différents recensements font état de plus de 10.000 habitations illicites réparties à travers les communes de la wilaya. Les différentes opérations de relogement initiées dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire ont permis de raser plusieurs bidonvilles et de reloger les familles dans des logements décents. La wilaya a instruit les maires et les chefs de daïra à intensifier les contrôles pour mettre un terme au phénomène qui malheureusement a terni l'image de plusieurs villes algériennes. Depuis, plusieurs campagnes de démolitions sont menées par les autorités locales et toute opération de relogement est suivie d'une démolition.