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Pressions sur l'Algérie et la Tunisie: Israël, l'Afrique et «l'accord du siècle»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 01 - 2019

Alger et Tunis subiraient depuis quelque temps, de fortes pressions de dirigeants occidentaux et arabes pour leur faire accepter le passage de l'avion de Benjamin Netanyahu par leurs espaces aériens respectifs en prévision de sa visite d'Etat au Royaume du Maroc.
C'est ce qu'a rapporté un site israélien reprenant des informations publiées par l'Agence de presse tunisienne. Il est clair qu'il n'y a jamais de fumée sans feu. Notamment quand il s'agit de suivre les nouvelles trajectoires que l'entité sioniste s'est tracées avec une grande conviction, en vue de «conquérir» le Maghreb, l'Afrique musulmane, chrétienne, orthodoxe (comprendre traditionnelle) et aussi l'Amérique Latine. Le site israélien a ainsi écrit cette semaine que «Tunis et Alger refusent de laisser l'avion transportant Netanyahu transiter par leurs espaces aériens respectifs». L'auteur a précisé que «les autorités tunisiennes et algériennes ont fermement refusé d'autoriser l'avion du Premier ministre israélien à traverser leurs espaces aériens pour rejoindre le Maroc». Toujours en se basant sur des informations de la presse tunisienne, il souligne que «des responsables français, américains, espagnols, saoudiens et émiratis auraient fortement incité les responsables tunisiens et algériens à donner le feu-vert pour laisser cet avion présidentiel israélien passer afin de pénétrer au Maroc, avec l'obligation de garder le dossier secret et confidentiel et de ne pas le divulguer à la presse afin de ne pas provoquer une réaction populaire contre les gouvernements des deux pays, mais en vain». L'on lit que le Premier ministre de l'entité sioniste compte effectuer une visite d'Etat au Royaume du Maroc, le 30 mars prochain. Le site fait savoir que cette information a été donnée par une chaîne israélienne qui avait affirmé que «la visite au Maroc interviendra juste après celle du Pape François à des pays africains». Netanyahu veut se rendre au Maroc avant, écrit le site qui dit reprendre la presse marocaine, «que les Israéliens ne se rendent aux urnes pour les élections du 9 avril prochain». Des élections que Netanyahu veut absolument remporter quitte à continuer à marcher sur les cadavres palestiniens et syriens.
Netanyahu en visite d'Etat au Maroc ?
Il est aussi avancé que «Rabat considérerait un réchauffement des liens avec Israël comme un moyen d'obtenir le soutien de Trump, dans sa revendication du Sahara Occidental». Toujours selon le site sioniste qui reprend un autre francophone, on lit que «le conseiller à la sécurité (de l'entité sioniste ndlr) travaille avec le soutien américain à organiser une rencontre entre Netanyahu et Mohamed VI». Une information qu'il dit «non confirmée» par les dirigeants sionistes. A en croire ces sources, les pressions se font alors fortes sur les autorités algériennes et tunisiennes pour permettre à l'avion israélien de transiter par les espaces aériens respectifs de leurs pays, afin de rejoindre Rabat, la capitale d'un pays où vit une forte communauté juive que Netanyahu veut séduire. Il veut, aussi et surtout, affirmer un rapprochement effectif avec les dirigeants du Royaume du Maroc dont les frontières collent étroitement à l'Algérie. Le site israélien fait état d'une autre proposition, celle-ci française qui, écrit-il, reprenant encore le média tunisien, que «les autorités tunisiennes et algériennes auraient rejetée». «Une proposition consistant à envoyer un avion marocain pour le Premier ministre israélien et traverser l'espace aérien tunisien et algérien de manière normale comme semblable à un camouflage». Il est précisé que les sources qui ont fait paraître cette information «n'excluaient pas une coordination tuniso - algérienne à ce sujet». Il est clair que l'entité sioniste ne lésinera sur aucun moyen pour faire plier les autorités algériennes et tunisiennes afin de transiter par leurs «cieux» pour rejoindre le Maroc. Il a bien réussi à le faire auprès des autorités de Khartoum pour quitter le Tchad après sa visite officielle. De son retour de N'Djamena, Netanyahu a réussi à convaincre les autorités de Khartoum de faire transiter son avion par l'espace aérien soudanais. Le site israélien note que «l'avion a transité par l'espace aérien du sud Soudan (mais) qui est contrôlé par Khartoum». L'auteur pense que «des négociations diplomatiques étaient menées entre Netanyahu et le président tchadien, Idriss Debby, pour obtenir un accord avec Khartoum pour autoriser les vols israéliens à survoler, régulièrement, le Soudan pour gagner quelques heures sur les vols à destination d'Afrique occidentale et d'Amérique Latine.»
«La percée historique» de l'entité sioniste en Afrique
Après son déplacement à N'Djamena, le 20 janvier dernier, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui dirige en même temps la défense et les affaires étrangères, se targue d'avoir effectué «une visite historique au Tchad», un pays avec lequel il n'entretenait pas de relations diplomatiques depuis 1972, année où pratiquement l'ensemble des pays arabes, musulmans, africains et autres épris de paix, se sont rangés du côté des Palestiniens et ont soutenu leur combat pour la récupération et l'indépendance de leurs territoires. Aujourd'hui, les événements semblent prendre de nouvelles tournures. Selon le site israélien, Netanyahu avait déclaré avant son envol vers la capitale tchadienne que «c'est une percée historique. Un Etat musulman immense frontalier de la Libye et du Soudan. Cette visite fait partie de la révolution que nous menons dans le monde arabe et musulman que j'avais promis d'accomplir». Son autre promesse, au même moment, toujours selon le site «de grandes nouvelles nous attendent. Il y aura d'autres pays. Tout cela irrite et provoque même la colère de l'Iran et des Palestiniens qui tentent d'empêcher ce que nous construisons. Mais ils n'y parviendront pas.» Netanyahu et Debby ont, selon le site israélien «promis de mutualiser leurs efforts, en matière de sécurité militaire et de renseignement, pour mieux faire face au terrorisme qui n'épargne aucun pays et aucun continent.» Dans ces dangereux rapprochements «physiques» avec les pays africains et ceux du Maghreb, l'Algérie est placée en point de mire, dans l'objectif israélien. Le Tchad n'est pas loin des frontières sud du pays. Les multiples tentatives d'incursion de groupes terroristes en provenance du Moyen-Orient en sont une des preuves. L'attentat de Tiguentourine, à Ain Amenas, n'est pas pour en infirmer la véracité. Dans sa quête de l'adhésion des pays arabes et musulmans à «l'accord du siècle» fomenté par l'administration Trump, l'entité sioniste recourt à de terrifiants complots dont les conséquences pourraient provoquer des affrontements inattendus dans des régions jusque-là prétendues en sécurité. Trump et Netanyahu ont réussi, jusqu'à maintenant, à faire accepter par un certain nombre de pays arabes et du Golfe, cette salle affaire de tronquer la création d'un Etat palestinien avec El Qods comme capitale pour garantir la sécurité d'Israël.
Doutes arabes et inquiétudes israéliennes
La visite de Netanyahu, en octobre dernier, au Sultanat d'Oman en a été son premier grand succès. Ceci, sans compter auparavant, son rapprochement avec le prince saoudien Mohamed Ben Salman qui a accepté de faire le porte à porte pour convaincre Arabes et musulmans «des vertus» de cet accord de dupes. Beaucoup d'analystes ont avancé que c'est parce qu'il ne voulait, en aucun cas, en entendre parler que le président Bouteflika avait prétendu «une grippe aiguë» lorsque MBS avait effectué une visite officielle en Algérie pour le rencontrer. De grands observateurs arabes et même occidentaux pensent, cependant, que «l'accord du siècle» ne peut plus être conclu ni même défendu en raison des réactions négatives qu'il a provoquées. Intervenant dans l'émission «l'interview de l'année» diffusée, samedi dernier, sur Al Mayadeen, le premier responsable de Hezbollah l'a, lui aussi, fait entendre. Hassan Nasrallah a notamment prévenu Israël de ne pas faire de fausses projections en menant ses raids sur la Syrie. Il a surtout affirmé que «Hezbollah possède bien des missiles de haute précision pour en cas de guerre, frapper toutes cibles que nous voulons». Le secrétaire général du Hezbollah était apparu détendu et en forme après une absence «médiatique» de plusieurs mois. La rumeur qu'il était malade avait fait le tour des médias et officines. Ironie du sort, les premiers à avancer que son apparition à la télévision libanaise était un faux, un montage de prises de vues, ou alors un fardage de son teint pâle d'un homme affaibli par la maladie et même par des blessures au visage, sont des journalistes arabes, de pays du Golfe. Et les premiers à s'en étonner, ce sont des analystes militaires et civils israéliens qui, hier, ont fait part de leurs inquiétudes quant à la possession de Hezbollah de missiles à haute précision….


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