Parmi les quelques réactions enregistrées après le discours de lundi, du chef de l'état-major de l'ANP Gaid Salah, il y a celle du nouveau secrétaire général du FLN, Mohamed Djemai, qui est catégorique sur l'impossibilité d'aller vers une élection présidentielle le 4 juillet prochain. Dans un entretien accordé au journal électronique TSA, M. Djemai est revenu sur son soutien affiché à l'institution militaire qui, selon lui, est «la seule institution qui demeure debout», «cohérente et entière» et «qui représente un prolongement populaire». Le SG du FLN se dit contre une «transition politique», rejoignant ainsi les propos de Gaïd Salah, estimant qu'elles sont «imprévisibles» et porteuses de «danger». «Nous plaidons pour une innovation dans le cadre constitutionnel. Autrement dit, tout en restant dans l'esprit de la Constitution, nous pouvons innover pour trouver des solutions dans son cadre, au travers des concertations avec des constitutionnalistes et des spécialistes du droit constitutionnel» a-t-il déclaré. Quant à la position du FLN concernant la présidentielle du 4 juillet, Djemai estime que «pour l'heure, on ne peut donc pas aller» vers ce scrutin car pour organiser «une élection crédible et transparente», il lui faut une «commission indépendante d'organisation et de supervision des présidentielles» et la «révision de la loi électorale». «On pourrait innover dans le cadre de la Constitution pour retarder la tenue des présidentielles, mais pas de beaucoup. C'est-à-dire qu'il ne faut retarder que de peu l'élection présidentielle car l'Algérie a besoin d'une stabilité et d'une sérénité pour protéger notre économie ainsi que nos frontières. Mais dans tous les cas de figure, il faut qu'il y ait des élections présidentielles pour que le mouvement populaire choisisse, de manière libre et souveraine, son prochain président de la République et ne pas s'embourber dans une période de transition aux conséquences imprévisibles», a-t-il ajouté. La réponse de la LADDH Par ailleurs, dans une publication sur sa page Facebook, Said Salhi vice-président de la LADDH, affirme que c'est «Gaid Salah qui se dresse à présent contre la marche du peuple algérien vers sa liberté». «L'histoire retiendra bien que c'est Gaid Salah qui se dresse à présent contre la marche du peuple algérien vers sa liberté, son autodétermination. Il se comporte et décide en chef de l'Etat, en militaire (qui) fait de la politique tout en s'attaquant aux politiques, décide sur le sort du peuple et se dit au service de ce dernier, appelle au dialogue et refuse tout offre de dialogue, parle de la mafia et ne s'attaque pas à toute la mafia, parle de la constitution et la viole à chaque occasion par ses décisions et lors de ses discours, refuse le vide constitutionnel et mène le pays (à travers le maintien des élections du 04 juillet, impossible à tenir) droit vers le vide constitutionnel». Pour M. Salhi, «l'expérience des années 90 ne doit pas se répéter, le peuple à travers son mouvement révolutionnaire responsable et patriotique, par son choix pacifique et déterminé a tracé sa voie contre le système et la transition clanique dans le système, il a déposé Bouteflika non pas pour tomber entre les mains d'un autre. L'armée ne doit pas se dresser contre son peuple». Et d'ajouter que : «Gaid à la tête de l'armée, peut encore se ressaisir, en se mettant du côté du peuple et en accompagnant le pays dans sa transition pacifique vers la nouvelle république, tout en lui évitant le prolongement de la crise et le chaos».