Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies vient de lancer une alarme à propos d'une disette sérieuse l'empêchant de financer son institution. Pathétique, l'alerte à la trésorerie de la si majestueuse institution devrait étonner mais à l'observer de plus près, elle confirme que sa gloriole n'est en définitive faite que de papier carton. Pour s'en sortir, le désespéré chef de l'ONU s'en remet au charcutage des réceptions et la restriction des voyages de ses collaborateurs qui, soit dit en passant, sont près de 40.000. En se rendant compte que ses pieds sont dans un marécage financier, il atteste que l'armada censée représenter le gouvernement du monde ne serait qu'un artifice de décoration démontrant chaque jour que les prêches pour la paix et la concorde qui devraient entretenir l'humanité ne sont que des vœux d'une stérilité grandiloquente. On sait qu'une fois les égos des dirigeants de la planète consommés au cours des sommets annuels en s'écoutant ronronner, l'organisation internationale se remet dans le peaufinage de l'exécution des instructions de ceux qui s'assoient avec une forte effronterie sur ce pourquoi l'ONU a été créée. La gardienne de la paix ne semble en définitive qu'un totem érigé pour faire face aux prières des désespérés qui n'ont d'autres latitudes que celle de se plier au formalisme déluré de la puissance et des ordres imposés. Même celles que l'on dénomme forces d'interposition, avec leur armada et leur budget ne seraient que les gardiens obligés d'un ordre mondial préétabli. Les multiples conflits que l'organisation onusienne est censée éteindre n'ont bénéficié que des radotages sans fin pour que son siège newyorkais se travestisse en faux moine au service des plus grands. Les tracasseries financières de son secrétaire général ne sont pas une affaire de sous. Contrairement à ce qu'il laisse croire, sa tirelire, au centre de ses déboires, est une des armes essentielles de ceux qui imposent leurs lois. Les restrictions imposées aujourd'hui laissent plutôt penser qu'il a compris que l'organisation qu'il dirige est en passe de devenir une machine à fabriquer des supercheries.