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COVID-19: L'INQUIETUDE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 07 - 2020

Dernière réunion de travail au niveau de la présidence de la République consacrée au Covid-19. Deux points relevés dans le communiqué final :
D'abord, un Président qui exprime son inquiétude (après avoir exprimé son « amertume » lors d'une précédente réunion), face au nombre croissant des cas de Covid-19, ce qui a induit « une saturation des structures sanitaires dans certaines wilayas, aggravée par une mauvaise répartition des moyens entre hôpitaux, notamment en termes de nombre de lits disponibles. Une situation qui s'est répercutée sur la qualité de la prise en charge des malades ».
Il a, aussi, exprimé son étonnement face à une telle situation en dépit de la disponibilité de lits. Pour lui, si la responsabilité des gestionnaires locaux était établie en raison de l'absence de coordination entre eux, et parfois même avec leur tutelle, il n'en demeure pas moins qu'elle est partagée avec les citoyens, qui n'observent pas les mesures de prévention, suivies de par le monde.
Une poire coupée en deux, mais une poire tout de même coupée ?
Ensuite, il a relevé deux tendances dans la société : une catégorie de citoyens, qui plaide pour le renforcement des mesures, voire pour un re-confinement total et une autre qui s'obstine dans la négligence des mesures préventives, d'où la nécessité d'une révision de la stratégie de communication basée sur la simple énonciation des chiffres. Une stratégie, a-t-il estimé, qui doit plutôt s'appuyer sur des explications plus pertinentes à travers les Radios locales (note : et à travers les titres de la presse écrite locale, ainsi que par la reprise de l'ancienne formule des émissions régionales diffusées par la télé publique) et des messages plus éloquents pour sensibiliser les citoyens aux dangers du non-respect de la distanciation physique et des mesures de prévention dans les lieux de rassemblement. Déjà, on en aperçoit - mais il faut aller encore plus loin, plus vite , plus « choc », plus direct, plus « cru » sans tomber dans l'alarmisme - quelques résultats avec une info' beaucoup plus axée sur les acteurs réels du drame qui se « joue » (et moins axée sur les officiels, surtout lorsqu'on les accueille avec des fleurs et qu'eux-mêmes ne respectent pas strictement les mesures barrières) : médecins, infirmiers, personnels soignants et de soutien, leurs efforts, leurs difficultés, leurs drames parfois ignorés par les « Bureaux », personnels d'assainissement et de nettoyage, malades et familles en souffrance (et que les télés off-shore sortent, ne serait-ce que provisoirement, des émissions misérabilistes et pleurnichardes autour du logement dont on sait que c'est un «tonneau des Danaïdes» ).
Et, aussi, citoyens contrevenants. Il est vrai qu'en ces moments de crise où un virus tueur, « serial killer» insaisissable (pour l'instant et pour un bon bout de temps) est bel et bien là, mettre en exergue les aspects tragiques et leurs effets est plus efficace que tout autre discours ministériel ou de wali. Il a réitéré, dans ce sens, ses instructions de durcissement des sanctions à l'encontre des contrevenants. A la guerre comme à la guerre !
Mais, hélas, au vu des expériences passées, on en arrive à douter. Non de l'efficacité des médications envisagées, mais surtout de la volonté en acte, celle mise en pratique sur le terrain même, de ceux qui sont appelés à suivre, à contrôler (et à sévir) les comportements sociaux. On le voit bien, depuis des années, avec l'utilisation (au vu et au su de tous) du téléphone portable au volant, avec l'irrespect quasi-généralisé des règles basiques de la conduite automobile, dont la vitesse (qui fait plusieurs milliers de victimes par an). De grands échecs qui ont fait oublier assez vite le grand succès assez rapide enregistré avec le port obligatoire de la ceinture automobile de sécurité.
A mon sens, le problème est désormais trop grave pour le laisser entre les seuls mains et cerveaux (déjà fort occupés par les soins) des médecins. Il faut intégrer aux groupes (car il est de plus en plus évident que des commissions régionales, de wilaya, sont à mettre en place) qui réfléchissent aux contre-offensives, des sociologues et des psychologues et des sociologues (confirmés scientifiquement) et, pourquoi pas des politologues et même des économistes (pas des « experts » abonnés des plateaux TV). Bref, des gens qui parlent de l'ici-bas et non de l'au-delà, d'aujourd'hui et de demain et non de l'éternité ! Rien ne nous empêchant de prier Dieu afin d'être épargnés, citoyens et pays, par le mal et afin que de nouveaux comportements sociaux responsables naissent et fleurissent.


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