Le ministre de l'Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, multiplie les sorties médiatiques, au fur et à mesure de la montée de la contestation contre la suspension des importations des véhicules. Lors de sa dernière visite de travail à la wilaya de Tizi Ouzou, il a saisi l'occasion pour faire une mise au point concernant l'interdiction de l'importation des véhicules de moins de trois ans d'âge. Le ministre a, en effet tenu, à préciser que l'article de loi relatif à l'importation de véhicules de moins trois ans d'âge « n'a pas été abrogé mais gelé », jusqu'à nouvel ordre tout en rappelant qu'il y a eu « beaucoup de problèmes par le passé avec ce genre de véhicules ». Il a souligné que le gouvernement travaille, toujours, à la régulation de ce marché qui ne profite pas au simple citoyen mais à des réseaux bien organisés, en évitant d'être « en contradiction avec l'intérêt national et les réglementations régissant les contrôles des changes ». Il faut dire que les dernières déclarations du ministre sur les voitures européennes, ont provoqué une levée de boucliers. L'APOCE (Association de protection du consommateur) a ainsi regretté des déclarations «irrationnelles», tout en dénonçant la flambée insoutenable des prix des véhicules d'occasion. Ferhat Ait Ali Braham a par ailleurs révélé que 133 demandes d'agréments, au total, pour l'importation de tous types de véhicules neufs ont été déposées au ministère de l'Industrie depuis l'entrée en vigueur du nouveau cahier des charges de l'Industrie automobile. Ces demandes seront « toutes étudiées et ces opérateurs auront leurs réponses dans un délai de 30 jours », tout en ajoutant qu'après l'arrêt de l'activité de montage « il fallait approvisionner le marché national en attendant que des investisseurs sérieux émergent ». Il a signalé que son département ministériel est chargé, seulement, d'octroyer les autorisations aux opérateurs sélectionnés, alors que le contrôle des activités de ces opérateurs relève des prérogatives du ministère du Commerce. « Quiconque répond aux conditions contenues dans le cahier des charges aura son agrément », a affirmé le ministre tout en soutenant que ces conditions « ne sont ni difficiles, ni draconiennes », mais constituent, selon lui, «un strict minimum exigible pour tout opérateurs et garantissant la protection du client, qui constitue le maillon faible de cette chaîne ». Il rappelle ainsi l'obligation de disposer de services après-vente et la mise à disposition du produit commandé 7 jours après le payement du montant intégral par le client, soulignant que l'Etat vise à « atteindre les standards internationaux pour ce genre d'activités, préserver le client et aussi les réserves de change du pays ». Industrie électronique et électroménagère au menu du gouvernement Le ministre a, par ailleurs, déclaré que le cahier des charges devant régir l'Industrie électronique et électroménagère sera soumis, au courant de la semaine prochaine, au gouvernement et publié au Journal officiel, au plus tard, la mi-octobre. Il a expliqué que ce texte réglementaire « a nécessité un volet technique plus poussé que les autres filières », notamment, à cause des taux d'intégration qui diffèrent d'un segment à l'autre de cette filière. « Les taux d'intégration dans le froid, le matériel de cuisine ou les radiateurs n'étant pas les mêmes, il fallait étudier un barème pour ne pas exiger l'impossible au niveau international, d'un côté, et ne pas être permissif de l'autre », a-t-il ajouté. Le ministre a fait savoir que le gouvernement est décidé à encourager le tissu économique national, public ou privé, qui s'inscrit dans le cadre des politiques publiques d'investissement. « Nous allons encourager et accompagner toutes les démarches qui s'inscriront dans la politique de relance de l'Economie nationale », a-t-il affirmé, tout en appelant les gestionnaires industriels à « cibler les segments porteurs et prendre en considération le souci de rentabilité économique et financière de l'entreprise ». Concernant les projets de partenariat, qu'ils soient public- privé ou nationaux- étranger, le ministre a estimé que l'Etat est favorable à toute entreprise de partenariat qui garantit « un seuil d'intégration ». « Nous sommes pour un partenariat aussi bien étranger que local qui doit être quantifié, estimé et facturé pour ne pas refaire les erreurs du passé », a-t-il affirmé. Il a fait part aussi de la disponibilité de son département ministériel à accompagner toutes les entreprises qui investissent dans la recherche, notamment par des «incitations fiscales», déplorant que « des groupes industriels, publics et privés, ne dépensent aucun centime dans le développement de la recherche ». Il s'est engagé, par ailleurs, à étudier les plans de relance des deux entreprises, ENIEM et EI (électro-industrie), tout en les incitant à œuvrer à s'inscrire davantage dans la logique d'intégration pour promouvoir le produit national. Après avoir évacué « les hérésies ayant plombé l'Economie nationale pendant des décennies, l'Etat n'a ni les moyens, ni la volonté ni le penchant de dépendre de l'importation », a-t-il déclaré, tout en appelant à « promouvoir le potentiel industriel de la wilaya».