Le régime algérien de sécurité sociale donne la possibilité aux non-salariés (commerçants, industriels, professions libérales et artisans) de cotiser et de bénéficier d'une couverture sociale. Mais, pas seulement. Même ceux qui n'ont pas de salaires, entre autres les chômeurs, ont la possibilité de payer des cotisations qualifiées « de minimes » pour bénéficier d'une couverture sociale. Si les personnes démunies et les personnes handicapées bénéficient d'une couverture de sécurité sociale (carte Chifa) par le biais des communes et du ministère de la Solidarité, les chômeurs ou ceux par exemple qui ont perdu leur travail pour une certaine période peuvent cotiser avec une moyenne de 2.000 dinars. Un taux calculé sur la base du SNMG. Donc, même ceux qui ne travaillent pas peuvent bénéficier d'une couverture sociale sans pour autant recourir à la fraude en matière de prestations servies aux assurés sociaux. C'est le thème débattu, hier, par des responsables de la sécurité sociale, des pharmaciens et des médecins, des représentants du syndicat le SNAPO, lors d'une journée de sensibilisation, à la CNAS agence d'Alger. Il s'agit en fait d'une campagne de sensibilisation lancée pour mettre fin à l'utilisation abusive de la carte Chifa par son titulaire ou par une tierce personne, à la délivrance de certificats médicaux de complaisance, et le fait de garder cette carte par le pharmacien conventionné, les médecins, les cliniques conventionnées par la CNAS (cliniques spécialisées dans la chirurgie cardiovasculaire, d'hémodialyse, et d'accouchement). La campagne a été lancée par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) à travers ses différentes agences réparties sur le territoire national. Une campagne de sensibilisation qui se poursuivra jusqu'au 07 mars 2024. Dans une déclaration faite au Quotidien d'Oran, Karim Azouaou, directeur adjoint au niveau de la CNAS d'Alger a affirmé que des applications électroniques ont été mises en place depuis quelques années par les services de la sécurité sociale, avec des modifications constantes pour lutter contre les opérations de fraude. Notamment celles liées à l'assurance-maladie, comme l'utilisation excessive de la carte Chifa ou son utilisation par une personne autre que son titulaire, en plus des congés de maladie de complaisance ou du phénomène de conservation des cartes Chifa par les pharmaciens conventionnés, ce qui est considéré comme une violation des accords de la convention et des relations de partenariat fondés sur la confiance avec la CNAS. Et d'affirmer que depuis la mise en place de ces différentes applications électroniques, la fraude, les malversations et les erreurs ont considérablement reculé. En précisant cependant que la fraude qui persiste toujours est l'utilisation excessive de la carte Chifa, notamment à travers son utilisation par une autre personne que son titulaire. Et d'ajouter que certains détenteurs de la carte Chifa la prêtent à leurs frères ou autres sous prétexte que ces derniers n'ont pas les moyens et ne disposent pas de carte Chifa pour couvrir leurs besoins en matière de médicaments. Pourtant, affirme-t-il, tout le monde peut avoir la carte Chifa, même les non-salariés, ceux qui n'ont pas trouvé de travail et qui ne perçoivent pas de salaire. En précisant que ces derniers peuvent adhérer à « l'assurance sociale volontaire » en vigueur depuis 2018. Ils payent leur cotisation à hauteur de 2.170 DA par mois, pour une période de trois ans. Et l'assuré en question pourra ainsi bénéficier d'une couverture de sécurité sociale pour lui et ses ayants droit, qu'il soit un malade chronique ou pas, en attendant de trouver un travail. Les pharmaciens invités à intervenir lors de cette journée de sensibilisation ont tous justifié la conservation de la carte Chifa par le fait que certains pharmaciens n'arrivent pas à servir la totalité de l'ordonnance en raison parfois des ruptures de certains médicaments. Et par le fait aussi que certains assurés sociaux n'arrivent pas à payer le tarif de référence, quand l'assuré bénéficie d'une assurance de 80%, donc il doit payer les 20% de différence.