Les démêlés du général Khaled Nezzar avec la justice européenne ne sont pas nouveaux. Le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête préliminaire contre le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense, actuellement en déplacement dans la ville helvétique de Genève. Cette procédure a fait suite à la plainte déposée par les avocats français William Bourdon et Antoine Comte au nom de sept ressortissants algériens et français qui accusaient l'ancien militaire d'avoir couvert de son autorité le recours massif à la torture. Le parquet de Paris avait saisi la brigade criminelle pour recueillir d'éventuels témoignages étayant ces accusations, juridiquement fondées sur la convention de New York de 1984 contre la torture. Khaled Nezzar a été ministre de la Défense de juillet 1990 à juillet 1993. A la retraite depuis cette date, il était membre du Haut comité d'Etat (HCE), mis en place en 1992 après l'interruption du processus électoral favorable aux islamistes du Front Islamique du Salut (ex-FIS) et présidé par Mohammed Boudiaf. Le général Nezzar était en France pour présenter le second volet de ses mémoires, intitulé « Echec à une régression programmée ». Considéré comme proche de la tendance éradicatrice du pouvoir, Khaled Nezzar concentre sur sa personne les attaques de la mouvance réconciliatrice favorable à la concorde civile avec les terroristes. Cette mouvance est notamment animée politiquement par le secrétaire général du Front des Forces socialistes, Hocine Aït Ahmed. Exilé en Suisse, celui-ci réclamait avec insistance l'envoi d'une mission internationale en Algérie pour enquêter sur les éventuelles implications de l'armée dans l'assassinat de civils et actes de tortures durant la décennie noire. Membre de l'internationale socialiste, Hocine Aït Ahmed dispose de nombreux relais médiatiques et politique en Algérie et notamment au Maroc et en France.