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Les zones d'ombre de l'intervention militaire française au Mali
Publié dans Réflexion le 03 - 04 - 2013

Trois mois après l'intervention française au Mali, la situation reste ambigüe. En effet, lancée sans une concertation en France et sans avoir recouru préalablement à d'autres voies, notamment le dialogue, l'issue de l'opération militaire –et c'est le moins que l'on puisse dire –est pour l'heure incertaine.
De toute évidence, bien que les Maliens saluent « les sauveurs », les risques de dislocation du Mali ne sont pas pour autant écartés. D'ailleurs, l'ancien premier ministre socialiste, Michel Rocard, dont le soutien à François Hollande est indéfectible, admet que le Mali, en tant qu'Etat, n'existe pas.
Et pourtant, modèle africain d'une transition démocratique réussie, l'Etat malien s'écroule en un laps de temps infinitésimal. Cela dit, la crise politique ne date pas de janvier 2013. En effet, le président légitime, Amadou Touré, a été renversé le 22 mars 2012. D'après certains observateurs, le président déchu n'a pas été sauvé à cause de ses choix « quant à l'attribution des marchés d'exploitation pétrolière », selon Tariq Ramadan.
De toute façon, la déstabilisation du Mali crée indubitablement une atmosphère viciée dans la région. Conséquence directe de la chute du régime de Kadhafi, le Sahel est convoité par les islamistes pour l'immensité de son territoire et par les Occidentaux pour ses richesses du sous-sol. Du coup, le mouvement des Touareg, MNLA (mouvement national pour la libération de l'Azawad), a été dépassé. En fait, les enjeux sont tellement énormes que la question identitaire n'a pas de place dans cette zone où la course aux ressources minières est effrénée. Apportant leur soutien, dans le premier temps, au mouvement des autochtones, ces extrémistes religieux imposent à la population locale, sans que celle-ci les ait choisis, des lois scélérates.
Cependant, bien que la France n'ait pas adhéré au projet de « sahélistan », d'après l'analyste Samir Amin, les velléités anglo-américaines visant à répartir, entre eux, les ressources souterraines auraient encouragé l'intervention française. D'où d'ailleurs l'interrogation du député écologiste de la Gironde, Noel Mamère, sur le vrai but de cette guerre. Pour lui, « François Hollande a pris une décision d'une extrême gravité, seul dans le palais de l'Elysée, sans avoir préalablement consulté le parlement, comme la gauche s'y était pourtant engagée ».
Quoi qu'il en soit, en dépit de l'appel de détresse des autorités maliennes, il n'en demeure pas moins que les motifs ne sont pas dénués d'arrière-pensée. En fait, bien qu'on s'ingénie en France à présenter cette intervention, comme le fait si bien l'ancien premier ministre, Michel Rocard, sous un angle purement humanitaire, l'engagement militaire, au moment où la France traverse une crise économique aiguë, peut dissimuler des intérêts inavouables. Mais, si cette intervention a pour seul but de sauver les peuples en danger, on devra applaudir sans réserve l'appui français. « Bonne nouvelle pour les Palestiniens ! L'armée française est là pour défendre les droits des peuples musulmans à vivre en paix avec ceux qui ne prient pas comme eux », écrit l'éditorialiste Salima Ghozali.
Cela étant dit, pour revenir à la réalité, cette hypothèse ne dépasse pas l'instant d'un rêve. En effet, bien que l'opération militaire puisse être présentée sous une forme généreuse, les observateurs savent que les « intérêts économiques » priment sur l'amitié dans le cadre des relations internationales. D'ailleurs, l'exemple libyen étaie, si besoin se fait sentir, la thèse de la course pour la répartition des ressources de son sous-sol après la chute de l'ancien régime. En plus, la politique française à l'égard des dictatures africaines n'est plus à démontrer. La ministre des Affaires étrangères en 2011, Michèle Alliot Marie, n'a-t-elle pas proposé le savoir-faire français en vue de maitriser les manifestations contre le régime de Benali ?
En somme, il va de soi que l'intervention française au Mali, sans être pour autant philanthropique, ne doit pas être assimilée, par exemple, à l'œuvre de George Bush en Irak. Et quoi qu'on puisse épiloguer sur les arrière-pensées françaises, il n'en reste pas moins que la défaite des fanatiques n'est pas à déplorer. Pour reprendre Samir Amin, on espère que la guerre sera gagnée contre les terroristes et permettra la restauration au plus vite de l'Etat malien. Mais faut-il aussi que les puissances occidentales laissent les pays africains exploiter leurs ressources librement ? Ce qui est sur, c'est que cette perspective n'est pas, pour le moment, à l'ordre du jour. « La France amie est surtout amie de ses intérêts et sa façon d'intervenir sélectivement (en Lybie et au Mali et non en Syrie ou en Palestine) n'est pas nouvelle », conclut Tariq Ramadan.


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