Chaque année, environ 6 milliards de M3 de béton sont coulés dans le monde. Et la demande est exponentielle, particulièrement en Algérie qui opte pour la modernisation de son parc de logement et sa toile routière. Or, chacun le sait, le composant essentiel du béton, c'est le sable, l'extraction de cette matière s'est donc considérablement développée, tout comme les carrières, soumises à un pillage intensif sur le littoral. Pour faire du béton, il faut du sable... beaucoup de sable. Un ingrédient qui représente jusqu'à 80% de sa composition. Il s'agit même là de la principale source d'utilisation de cette désormais précieuse matière minérale, bien avant la fabrication du papier, de la lessive, ou encore des microprocesseurs. On comprend dès lors que l'extraction de quantités aussi phénoménales de sable devienne un commerce de plus en plus lucratif. Selon les experts en la matière, les échanges internationaux sont évalués à environ 70 milliards de dollars par an. Or, comme toute matière première, les ressources en sable de bonne qualité constructive - ce qui n'est pas le cas par exemple, des sables du désert - ne sont pas infinies. Sur terre, les réserves se tarissent, en grande partie en raison du trafic et de l'extraction à grande échelle. Erosion côtière : Sidi El Medjdoub , une plage condamnée à disparaitre En raison de l'urbanisation à marche forcée, Mostaganem déplace des montagnes de sable pour subvenir à ses besoins, cette situation oblige d'autres industriels à contourner le problème en transitant par les trafiquants de sable. Ces derniers dopés par le gain facile s'associent même avec le diable pour procurer la quantité du sable demandée, allant chercher le sable sur les plages. Ainsi, l'impact sur l'environnement est considérable et la première victime de cette quête effrénée de sable au bord de la mer est par conséquent l'environnement. Selon les chercheurs, les activités d'extraction de sable, l'impact a effectivement surtout un impact sur la physionomie du littoral. Résultat de la négligence du phénomène ; la localité de Sidi El Medjdoub, risque de disparaitre, car l'impact de l'exploitation intensive et incontrôlée de sable est déjà irréversible, et de nombreuses habitations se sont ainsi effondrées. (Lire les anciens articles du quotidien Réflexion : « Les mains qui ont creusé le tombeau de Sidi El Mejdoub », « Glissement de terrain à Sidi El Mejdoub », » Sidi El-Mejdoub : Autopsie d'un désastre ». Les reportages de Réflexion font état d'une zone qui souffre d'un problème de perméabilité à cause de l'extraction de sable à grande échelle, depuis, de nombreuses constructions se sont effondrés et l'assiette de terrain et la montagne a lâché. Cela s'est répercuté sur l'écosystème et l'érosion et les conséquences risquent d'être graves et qui pourraient découler du fait des régressions et transgressions marines de la mer méditerranée durant des millions d'années. N'ayant pas respecté cet ensemble naturel, qui était protégé par les dunes de sable et les végétations, la plage de Sidi El Medjdoub est aujourd'hui condamnée à disparaitre. D'autres pays ont tenu compte de la leçon. Aujourd'hui, l'exploitation de sable marin est interdite au Sénégal et dans d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, comme au Togo ou au Bénin. Les gouvernements semblent ainsi prendre peu à peu conscience de l'importance de préserver leur littoral. Reste que le gouvernement algérien doit interdire et lutter contre l'extraction illégale dans ces petites carrières à ciel ouvert. Quelles solutions ? Selon les experts il est conseillé d'urgence d'arrêter l'exploitation des sablières notamment celle qui se trouve en amont de Kharrouba et lancer une vaste opération de reboisement de toutes les zones dénudées, le long des routes y compris les espaces libres avec des espèces appropriées au milieu, tels que : les genets, les acacias et autres. Consolider les berges et lancer une vaste opération couvrant tout le périmètre de connexion torrentielle avec un gabionnage répondant aux règles de l'art, prendre en charge immédiatement les affouillements auprès des immeubles, pour éviter une catastrophe imminente et repenser les nouvelles directives et tronçonnement des réseaux des eaux usées.