Le congrès extraordinaire que le premier secrétaire national du front des forces socialistes (FFS) compte tenir les 9 et 10 juillet prochain risque de creuser davantage le fossé qui sépare les deux camps qui se disputent la direction du parti. L'ancien coordinateur de l'instance présidentielle, Ali Laskri, vient en effet, de signifier son refus de ce congrès, proposant la tenue d'une session extraordinaire du Conseil national du parti pour le 27 juin prochain. Une session conforme aux statuts du parti qui sera un «moment de débat, de confrontation d'idées et de démocratie interne en vue d'une solution de sortie de la crise organique du parti et de rassemblement de toutes les énergies, dans un esprit apaisé, pacifique et détendu», soutient la direction nationale restée fidèle à Laskri. Dans un communiqué sanctionnant trois rencontres tenues le week-end dernier au niveau des wilayas de Bouira, Boumerdès et Béjaïa, cette aile, qui a contesté de tout temps la mainmise sur le parti du fameux «cabinet noir», estime que «dans ces moments d'incertitude politique et de difficultés socio-économiques, est venue la démission de trois membres de l' IP et l'installation clandestine de la CPCN, deux événements accomplis en dehors du conseil national, organe délibérant et souverain entre deux congrès». Une démission mise à profit par le premier secrétaire national, Hakim Belahcel, pour couper les amarres avec Laskri et convoquer un congrès extraordinaire. Une démarche «non statutaire», estime la direction nationale, contrairement à ce qu'affirme Hakim Belahcel, qui dit se fier à l'article 148 des mêmes statuts. Ce qui a engendré une situation «inédite» dans l'histoire du doyen des partis de l'opposition, parti avec, notamment, deux directions nationales, l'une activant au siège national du parti et l'autre ayant loué un appartement à Alger-Centre.