Les individus constituant ce qu'on a appelé « le clan de la zaouïa », les dénommés B.A et B.A, l'un membre d'une association religieuse, l'autre importateur, ainsi que le dénommé M.S., de la conservation du foncier, ont été appelés avant-hier devant le tribunal pour répondre des faits retenus contre eux, à savoir : détournement d'une assiette foncière, effectué par le truchement de falsification de document officiel. Les trois inculpés avaient face à eux, en plus de la partie civile constituée par l'Agence foncière de wilaya d'Oran et l'association religieuse dont le terrain a été détourné de sa vocation en question, le représentant du ministère public qui a requis contre eux des peines allant de 3 à 15 ans de réclusion. Le président de l'association et le notaire ayant établi l'acte de vente du terrain, étaient présents en qualité de témoins. Les deux individus ne pouvant être jugés du fait qu'ils avaient porté le verdict dont ils ont fait l'objet devant la cour de cassation. Les mis en cause avaient tout simplement participé à la vente d'un terrain destiné à servir d'assiette à la construction d'une zaouïa et d'une école coranique dans la commune d'Es-Sénia. La transaction frauduleuse s'était réalisée en l'espace de 24 heures, a-t-on appris, un record dans les affaires de détournement de terrain. Des membres de l'association religieuse, dans les agissements étaient loin, très loin, des préceptes de l'Islam qui ont prétendu le servir, ont tout simplement vendu le terrain de la zaouïa, d'une surface de plus de 5.000 mètres carrés à un importateur contre 3 millions de dinars, une somme considérée comme dérisoire eu égard aux prix actuels du foncier au niveau de la wilaya d'Oran, toutes communes confondues. Le terrain avait été cédé par l'Agence foncière à l'association religieuse contre la somme symbolique de 35.000 dinars, dans le but évident d'avantager les actions menées au profit du culte. Mais de religieux, certains membres de cette association n'avaient sans doute que le kamis, et peut être une barbe hirsute. Le tribunal, après avoir écouté le réquisitoire cinglant du représentant du ministère public, les plaidoiries et les déclarations inculpés, a mis le jugement en délibération.