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Mostaganem:Fric à flots et plèbe éperdument indifférente !
Campagne électorale à Mostaganem
Publié dans Réflexion le 03 - 04 - 2009

Le ciel menace pluie mais il ne lâche rien. Exactement, cela fait deux semaines que la campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril bat son plein. Officiellement bien entendu, car sur le terrain, elle n'a pas encore suscité l'emballement espéré, et tout porte à croire qu'elle ne l'entrainera pas.
En certains sites, à certains moments précis et pour certaines circonstances, l'ambiance prend quelquefois du tonus. Tonus qui ne tarde pas à s'estomper, aussitôt le ‘'manège'' prévu levé.
Guère imperturbable, le centre-ville perpétue son quotidien routinier de rues, chaussées et trottoirs au comble de l'encombrement, de cafés, commerces et marchés grouillants, de bus bondés et de hordes de présumés délinquants aux aguets de l'éventuelle victime qui s'esseule.
Dans la rue, à deux pas des permanences ouvertes pour la circonstance, le commun des citoyens affiche une indifférence totale à l'égard de la campagne électorale et de l'imminente convocation aux urnes. Les préoccupations demeurent ailleurs. Avec une pointe d'amusement parfois, les citoyens électeurs redécouvrent l'activisme accru et désordonné des partis soudainement réveillés de leur hibernation. “Je n'ai jamais voté et je ne dispose même pas de carte d'électeur ! La politique ? … khatini ! Et puis qu'est-ce qu'ils nous ont fait ou donné, pour qu'on aille voter ?”, nous rétorque, sans même attendre à quoi nous voulions venir, Amine, la vingtaine, ‘'parkingueur'' autoproclamé qui s'est adjugé une portion de voirie aux alentours de la CNAS. A Mostaganem, en ville ou en rase campagne, au souk, au café ou au hammam, l'appréhension de ce jeune de Tijdit n'est point l'exception. Les préoccupations sont ailleurs. En ce début de printemps, la pomme de terre à 70 dinars/kilo, et la tomate qui rivalise avec la banane venant du bout du monde, défraient la chronique locale et font la ‘'Une'' de toutes les discussions lorsque deux mostaganémois se rencontrent.
Hormis certaines gens de la presse, ‘'obligés'' de suivre l'évènement, des ‘'militants à la solde'', des ‘'permanenciers'' et ceux qui préparent – d'ores et déjà, eh oui ! — les prochaines municipales ou législatives, l'indifférence constitue la règle ! À quoi bon ! Semble crier le commun des citoyens, las d'attendre pour rien. A l'instar des autres échéances électorales, la présidentielle de jeudi prochain n'échappe pas à la désaffection populaire.
Cependant, comme la nature a horreur du vide, les ‘'calculateurs'', opportunistes et autres partis politiques tentent de meubler le vide sidéral du débat politique par l'agitation et l'activisme politique. On sait pertinemment et croit dur comme fer que la carte Bouteflika sera la seule gagnante. La mobilisation en sa faveur a ses desseins ! Jeune ou moins jeune, tout mostaganémois vous le dit, et sans ambages : les visées et les prétentions inavouées sont claires. On prépare le retour de l'ascenseur. Non pas que l'imminent scrutin présente un quelconque enjeu politique pour le pays d'abord, pour les formations politiques participantes ensuite, mais tout simplement pour les privilèges et le statut social acquis et qu'il va falloir, coûte que coûte préserver !
Au préalable, une foire au ‘'tafwidh'' !
Au commencement, la veille de la mise en branle de la campagne électorale, c'est la foire au ‘'tafwidh'' qui annonça la couleur. Comme à l'accoutumée et en pareille circonstance, aussitôt la CWISSEP installée, le marchandage à propos des accréditations pour la représentation des partis au sein des commissions communales de surveillance des élections avait repris de plus bel au sein des cercles restreints des formations politiques. Ainsi, jusqu'au pourvoi total de la composante des commissions siégeant auprès des 32 communes que compte la wilaya, Mostaganem vécut une véritable foire, au vu et su de tous ! Si, officiellement et dans l'esprit des prétendants à la magistrature suprême du pays, les élections demeurent une confrontation de projets et de programmes politiques, en basse sphère, c'est plutôt d'une propice aubaine d'affaires juteuses qu'il s'agisse. Une occasion on ne peut mieux opportune où principes et convictions personnels sont superbement occultés. Cédée jusque-là contre la modique somme de 15.000 dinars, la prétention à la figuration au sein d'une commission communale de surveillance des élections, a été cotée, cette année-ci, à pas moins de 20.000 dinars. Le ‘'gain'' d'au moins un million de centimes, étant toujours substantiel, ce ne sont guère les prétendants enchérisseurs qui manquèrent. Dressant un écueil infranchissable à tout postulant chômeur ou issu de famille indigente, ils n'hésitent point à s'acquitter, au préalable et rubis sur l'ongle, du montant réclamé, en attendant le versement par l'administration des 30.000 dinars, intervenant au cours ou à l'issue de la campagne électorale.
Comble de mascarade, certains partis politiques, qui ne ressuscitent que lors des échéances électorales, sans avoir de candidat en course se sont vus, malgré tout, accorder l'habilitation à délivrer ces accréditations pour la représentation, et même d'être représentés au sein de la CWISSEP, la commission de wilaya où chaque membre accrédité perçoit la somme de... 6 millions de centimes.
Ainsi, simultanément, et dans la foulée de la dite bataille, s'est-on livré à celle de l'implantation au centre du chef-lieu de wilaya. Concurrents ou alliés, tous les protagonistes veulent s'illustrer en accaparant l'espace à proximité immédiate de la plus grande masse de citoyens, électeurs potentiels. Café ou commerce fermé, gargote désaffectée, appartement inoccupé, tous les locaux vacants sont convoités.
On tente d'y détourner regard, curiosité et attention des passants. La recette n'a rien de sophistiqué : panneaux entravant le passage, cocktails de musique chaâbi pour imprégner le cachet local à l'initiative, chants patriotiques diffusés en non-stop et démesurément amplifiés, emblème national géant, portraits-posters et slogans quelquefois maladroitement griffonnés sur banderoles. Des rengaines et improvisations à l'emporte-pièce qui, à dire vrai, servent à remplir le vide… politique immense.
Les actions menées, souvent improvisées, manquent visiblement de coordination et d'objectif clairs et prédéfinis. La stratégie surtout fine et élaborée, la tactique prédisposant à la victoire, le marketing pour vendre une image donnée, la communication pour convaincre et persuader une plèbe désespérée à changer d'avis, ce sont autant de sciences et techniques qui s'enseignent et qui échappent à la foule d'animateurs diligentés. Le principe voudrait que les uns et les autres, du moment qu'ils ‘'militent'' pour la même cause, se doivent d'accorder leurs violons au profit exclusif du candidat qu'ils représentent. Hélas ! L'exhibition et la bataille au qui mieux mieux se fera remarquer ‘'d'en haut'' désordonne l'action dans les permanences politiques et électorales des candidats, et de Bouteflika en particulier. Une démarche dont la conséquence révèle une atmosphère certes festive, mais qui en fait, relève du folklore.
Dans aucune permanence électorale ouverte à quelques mètres l'une de l'autre, on ne discute politique, encore moins de programme électoral du candidat représenté. C'est évident ou presque. Les énergumènes qui y vont, viennent, rôdent et reviennent ne sont pas disposés à un tel débat. Au mieux, si vous faites preuve d'un moindre intérêt pour ce qui trame au sein de la ‘'baraque'', c'est un prospectus consignant les promesses électorales les plus tentantes qu'on vous tend. Chants et chansonnettes à tue-tête, brouhaha, agitation et ‘'souk'' indescriptible, voilà le décor de la permanence d'un président qu'on voit gagnant déjà !
Ailleurs, mis à part lors des visites des candidats concernés où, il y eut un semblant d'activités, les autres permanences électorales des postulants à la chance moindre, ont brillé par leur immobilisme et leur absence du terrain électoral. Ainsi s'est enclenché et s'entretient le folklore tapageur d'une campagne pas extraordinaire.
Nettement moins que le scrutin des municipales ou des législatives, la présidentielle ne mobilise pas grand monde. A la différence de celle de 2004, marquée par l'antagonisme passionné entre les partisans de Ali Benflis et les pro-Bouteflika, ou encore celle de 1999, animée par les débats d'idées de haute voltige engagés par Bouteflika, Hamrouche et autre Aït Ahmed comme candidats, celle qui se pointe dans les proches jours ne va certainement pas susciter davantage d'engouement populaire. Un présage d'autant plus plausible que cette fois-ci, l'absence des ‘'grosses pointures'' rivales au président sortant a conféré à la campagne une ‘'tiédeur'' indéniablement peu mobilisatrice ; suscitant ainsi de fortes appréhensions d'abstention au vote.
Bouteflika plus que favori
Des six ‘'cavaliers'' en lice, seuls Moussa, Hanoune et Younsi ont jugé opportun de marquer une halte à Mostaganem. Contrairement à son précédent passage, la première a réussit à faire salle comble, à la maison de la culture, avec un auditoire juvénile à souhait, ramené d'on ne sait où, mais en tous les cas pas de Mostaganem-ville. Les deux autres hôtes de marque ont préféré tenir meeting dans la salle ‘'Cheikh Hamada'', en plein centre-ville. Moins spacieuse et moins contraignante à remplir, elle avait également l'avantage de la proximité immédiate d'un maximum de public. ‘'Un public authentique que personne n'avait payé pour venir étoffer l'assistance !'', peut-on paraphraser Moussa. Ceci étant, qui alors, parmi les six prétendants, raflera la mise des voix mises en jeu à Mostaganem ?
Au sein de l'ancien parti unique, la question ne mérite même pas d'être posée ! C'est une évidence ! Jovial et rayonnant, le sénateur et directeur local de la campagne pour le président-candidat, Mohamed Lazreg est intimement convaincu qu'il n'y aura point de surprise. L'optimisme, nourri par le ralliement et le dévouement de la foule d'associations satellites, de la plus ‘'grosse'' formation syndicale, et de moult personnalités locales, parait béat. A son instar, emportés par l'euphorie, les flnistes semblent persuadés, voire convaincus de la tendance et de la conjoncture favorables au candidat soutenu. Certains ‘'militants'' ont des opinions bien arrêtées, d'autres proclament la victoire anticipée. Avec fougue et passion même ! A un degré presque égal de passion et d'enthousiasme, c'est pratiquement la même atmosphère qui règne dans les rangs du parti de Ahmed Ouyahya.
Troisième formation politique au sein de l'alliance présidentielle, le MSP, n'affiche pas de ferveur outre mesure. Manifestant une discrétion et une certaine retenue propre à ce parti, les membres du Hamas ont préféré laisser le soin à plus entreprenants qu'eux, affidés du FLN et RND en l'occurrence, de tenter le forcing sur un électorat peu enthousiaste et indécis.
‘'Pluie'' de ministres pour séduire la plèbe !
Jamais, de mémoire de Mostaganémois, hormis parmi les délégations de certaines visites présidentielles, Mostaganem n'a vécu de défilé aussi dense de personnalités de haut rang qu'à l'occasion de cette campagne exceptionnelle.
A tout seigneur tout honneur, c'est à Abdelaziz Belkhadem, patron de la première force de l'alliance présidentielle qu'a échu celui d'ouvrir le bal, au second jour de la mise en branle de la campagne. El Hadi Khaldi, l'inamovible ministre de la formation professionnelle, qui sans cette ‘'mission'' précise, semble confondre entre Mostaganem et chez-lui, lui emboitera le pas, à deux reprises, presque en aller-retour. Puis ce fut au tour de Boudjemaâ Haîchour et Zahia Benarous. Alors que l'ex-ministre des Télécom est allé porter le message à la population de Aïn Tedlès, l'ancienne collègue de la Culture s'est suffi d'un show fort animé.
Chakib Khalil, Ould Abbès dont le faux bond aux commerçants de Aïn Sefra ne sera pas oublié de sitôt, Boubkeur Benbouzid, Tayeb Louh, Amar Ghoul, Harraoubia, Hachemi Djiar, en hôte officiel ou dans l'informel, en solo ou en groupe, la population mostaganémoise sera chouchoutée avec une ferveur toute particulière. Plus discret, Rachid Benaïssa, le ministre de l'Agriculture, profitera du concours équestre du Dahra, pour préparer le terrain avec fellahs, notables et assimilés en tenue des ‘'grands jours''. A l'instar de son sosie politique, le Premier ministre Ahmed Ouyahya ne sera pas du reste. Il bouclera la marche en allant animer un meeting dans les contreforts du Dahra.
De temps à autres, le vacarme incessant des voitures ‘'coincées'' dans une circulation on ne peut plus enchevêtrée est rompu par le bruit des klaxons des cortèges ‘'d'officiels'' qui se relayent pour la cause.
Des animations musicales et autres attroupements appuyés par des karkabous sont organisés de manière éparse, au gré du défilé des ‘'hôtes'' de marque.
La ‘'Suisse'', comme aiment si bien l'appeler certains, ayant été confiée aux bonnes mains, les stratèges du président-candidat n'y ont pas prévu le détour.


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