C'est dans un climat d'indifférence totale que les préparatifs des législatives du 17 mai prochain battent leur plein avant l'échéance du 1er avril, date butoir de dépôt des dossiers de candidature, une échéance qui n'intéresse pas particulièrement la population apparemment, d'autant plus qu'elle reste confinée au niveau des états-majors de partis, des candidats et des groupes de pression engagés dans l'ultime étape de confection des listes électorales. Quinze partis, dont une majorité n'a aucune représentation populaire à Sétif, et neuf listes indépendantes sont entrés en lice. Le MSP, qui possède actuellement un siège sur les seize que compte la wilaya à l'APN, a arrêté la liste des seize candidats. Le député et ex-ministre, Abdelkader Semmari, orienté vers les perspectives communales à venir et prônant « l'action politique de proximité », a cédé la tête de liste à l'universitaire, le docteur Laouar Naamane. La troisième position est revenue à Ghellab Ramdane, personnalité connue pour son influence et sa capacité de mobilisation à El Eulma, deuxième ville de la wilaya. Cependant, l'incertitude, générée par les tiraillements des groupes de pression, demeure intacte au FLN et au RND où l'on notera quelques démissions. Les députés sortants, Rezzoug Lakhdar et Mosbah Abdeslam, se présenteront en indépendants alors que Si Hamdi Hamdi, ancien RNDiste, a opté pour le PNSD qui lui offre la tête de liste, semble-t-il. Ces démissions dénotent les remous qui secouent depuis quelque temps le parti de Ahmed Ouyahia. Le groupe dit des intellectuels et qualifiés de réformateurs s'oppose au groupe mené par le coordinateur de wilaya qui dirige les anciennes têtes du parti, tout en lui reprochant son manque d'activisme « constaté » durant tout un mandat. Par contre, la pétition de ces derniers à l'endroit de la direction du parti est orientée vers le filtrage de la liste des 70 postulants où figurent de nouveaux militants. Il s'agit là d'un conflit qui n'a pas manqué d'ailleurs de retenir l'attention du secrétaire général du parti, lors de son passage à Sétif en novembre 2006, au cours d'une réunion organique. Au niveau du FLN, les mêmes tractations foisonnent parmi les candidats à la députation du plus vieux parti au nombre de 173. Il semble, que là aussi, la direction de l'ex-parti unique se soit saisie du problème des « quinquennaux », les candidats aux postes de ministres ou ex-ministres qui atterrissent à Sétif à chaque échéance électorale ne sont guère du goût de la base. Enfin, les indépendants, eux, sont plus nombreux que lors du dernier scrutin de 2002, les listes étant alimentées par le nombre de mécontents des autres formations politiques. A.B. La Tribune