Quelles sont les nouvelles lignes de fracture qui traverseraient le paysage politique? Peut-il y avoir l?expression d?une logique de blocs politiques dans un contexte o? n?existe pas une bipolarisation politique ?quilibr?e qui fait alterner les majorit?s et minorit?s selon des rapports d?opinion changeants? Nous ne sommes ni dans une logique de bipolarisation qui opposerait deux grands partis qui ont vocation ? gouverner, ni dans une logique de tripolarisation ?quilibr?e o? s?imposerait le recours ? une coalition pour d?gager une majorit? pour gouverner, ni dans une logique d??miettement qui rendrait difficile la constitution de coalitions pour gouverner, ni m?me dans une situation o?, obligatoirement, le parti majoritaire aura la t?che de constituer son gouvernement, puisque la pr?f?rence de ceux qui d?cident va vers le r?gime pr?sidentiel. Dans un contexte o? il y a cependant une coalition, une seule, mais dont les divergences id?ologiques sont assez profondes, mais mises toutefois sous silence pour pr?server dans le moyen terme la possibilit? de faire encore ensemble un trajet commun, les lignes de fracture deviennent multiples, peut-?tre plus confuses pour ce qui concerne leurs lectures et leurs ?volutions, car traversant ainsi aussi bien l?environnement proche du pouvoir que celui de l?opposition. L?absence de coalition au sein de l?opposition tendrait ? soutenir que les distances politiques entre les partis qui la composent sont plus longues que celles qui existent entre les trois partis de l?alliance. Malheureusement, au bout de vingt ann?es de multipartisme, l??tude des ?volutions dans le champ politique ne s?inscrit pas encore dans nos traditions, et ne constitue m?me pas l?objet de recherches universitaires acad?miques. Pourquoi les partis butent-ils toujours sur l?inefficacit? de l?action isol?e ? Pourquoi butent-ils toujours sur l?impossibilit? de l?action concert?e ? Pourquoi des partis n?apparaissent-ils pas jouir de toute leur autonomie, et pourquoi ronronnent-ils et fonctionnent-ils au bord de l?asphyxie ? Pourquoi n?inventent-ils pas de nouveaux concepts autour desquels ils auraient ? mobiliser et autour desquels ils auraient ? articuler leurs politiques d?action ? Trop de questions ? la fois, n?est-ce pas et peut-?tre pas assez de r?ponses qui seraient le produit de r?flexions cumul?es. Sommes-nous sortis des incompatibilit?s id?ologiques qui rendraient tr?s instables les alternances, tel que cela avait ?t? constat? au d?but de la l?galisation du pluralisme politique ? Y a-t-il, depuis cette ?poque, des d?cantations qui en minimiseraient les ?carts?