Il y a des hommes qui naissent pour remplir de nobles missions puis disparaissent furtivement, sans rien demander sur leurs ?pitaphes. C?est du moins le cas du regrett? Hadj Abdelkader Aoura? Benma?mar, qui vient de nous quitter pour un monde meilleur. Le d?funt faisait partie de cette trempe d?hommes ? la stature imposante, lui qui est n? en 1913 ? Raouraoua (Tiaret), dans la plus importante tribu des Kra?che El-Gheraba, consid?r?e ? juste titre comme le bastion de toutes les insurrections contre l?occupant colonial, apr?s avoir servi de base arri?re ? l?Emir Abdelkader, auquel elle fournissait le gros de sa cavalerie et de ses fantassins. De m?moire de tous ceux qui l?ont connu, dans la r?gion de Meghila et au-del? de ses fronti?res, Hadj Abdelkader a appris, d?s son jeune ?ge gr?ce ? son p?re, ? chevaucher et ? manier les armes ? feu, en attendant de devenir un redoutable guerrier. Tous ses fr?res ont fait partie de la r?sistance contre l?arm?e coloniale, qui avait pris position ? partir de 1956, dans les pi?monts de l?Ouarsenis, dans la wilaya IV, sans jamais pouvoir le p?n?trer, tant les for?ts de Tafza ?taient r?put?es inextricables et p?rilleuses pour l?assaillant. Hadj Abdelkader qui ?tait un cavalier ?m?rite, a longtemps ?t? la figure de proue de la fantasia dans la r?gion. Tr?s pointilleux sur son habillement, arborant d??l?gants burnous et autres gandouras, son turban n??tait ? nul autre pareil et lui conf?rait un port d?homme illustre, indissociable du patrimoine culturel de la r?gion. Ce Moudjahid disparu, qui aura pour tombeau toute la terre enti?re, a ?t? enterr? ce dernier vendredi, au cimeti?re de A?n El-Be?da ? Oran, o? il a ?t? accompagn? jusqu?? sa derni?re demeure par une foule immense d?amis et de proches qui ne l?oublieront jamais.