Le dernier rapport du Comité des droits de l'homme de l'ONU qui épingle encore l'Algérie, particulièrement au sujet de l'existence de prisons secrètes dans certaines régions du pays, a fait réagir, jeudi, le Garde des sceaux. Belaiz, qui insiste sur les efforts de son département pour améliorer les conditions de détention, a saisi l'opportunité de la visite effectuée à la prison d'El-Harrach, en compagnie de la presse, pour apporter son démenti. «Il n'existe pas de prisons secrètes en Algérie. Les auteurs de ce genre d'élucubrations veulent porter atteinte à l'image de l'Algérie. Le ministre a, par ailleurs, réagi à la libération des prisonniers algériens par la Libye. Il s'est répandu en hommages en faveur du leader libyen qui a gracié ces prisonniers. «Le guide de la Révolution libyenne a promulgué une grâce présidentielle au profit de 30 prisonniers algériens en 2008, 28 autres ont été libérés au premier trimestre 2009 et, la semaine dernière, 33 autres prévenus ont profité de cette grâce», s'est-il réjoui, rappelant que la plupart de ces détenus avaient fait l'objet de peines lourdes pour trafic de drogue. «Une telle initiative (libération) dénote de la noblesse du colonel Mouammar El-Gueddafi et traduit des bonnes relations entre les deux pays», ajoute Belaiz qui n'a cependant pas donné plus de détails sur les autres prisonniers qui sont encore dans les geôles libyennes. Et sur ce plan, Farouk Ksentini est catégorique. Il a déclaré la semaine dernière qu'ils sont encore quelque trente à attendre d'être à leur tour libérés. Le ministre de la Justice reviendra aussi longuement sur le comportement des gardiens de prison en insistant sur la dignité des détenus qui doit, selon lui, être préservée. L'occasion pour lui d'évoquer le cas de ce surveillant qui a fait l'objet de mesures disciplinaires après avoir agressé un prisonnier. «Il est strictement interdit à tout agent ou fonctionnaire ou responsable de porter atteinte à un prisonnier», a martelé le ministre en ajoutant qu'il veillera «personnellement au respect de la dignité des prisonniers qui paient déjà leurs erreurs envers la société en étant privés de leur liberté». Cette agression, dont certains journaux se sont fait l'écho, «n'est pas un cas isolé» reconnaît le ministre qui livre des chiffres de cas disciplinaires. Une enquête autour de cette affaire a démontré que l'agent a bel et bien frappé le prisonnier. Et la loi a été appliquée, l'agent étant actuellement en détention préventive», explique le ministre qui précise que «14 agents sont actuellement incarcérés pour avoir agressé des prisonniers». Belaiz a aussi fait savoir que, depuis six mois, une commission d'inspection a été installée. Sa mission est de faire des visites régulières dans des prisons avec à la clé des rapports dans le but d'améliorer les conditions carcérales.