La perspective du prochain congrès du FLN, le neuvième de la série, prévu pour le premier semestre de l'année prochaine, réveille les vieux démons de la discorde. La direction actuelle est la cible d'attaques tous azimuts de la part de ceux qui veulent la peau de Belkhadem et de ses collaborateurs au sein de l'instance exécutive. L'ex-sénateur Djamal Habibi évoque la «fidélité» au FLN et à l'ALN pour appeler à la mise au musée de l'ex parti unique, en tant que patrimoine de tous les Algériens. Aux dernières nouvelles, rapportées hier par certains journaux, d'anciennes grandes figures du FLN tels Mohamed Salah Yahiaoui et Youcef El Khatib, seraient d'accord pour prendre part à une conférence dans laquelle sera prononcée la mise au placard du FLN. D'autres opposants à la direction actuelle, notamment des proches d'Ali Benflis, sont dans une autre logique: celle de la récupération du parti pour leur propre compte pour en faire un moyen de retour aux affaires. Face à cette agitation qu'il connaît bien, pour y avoir pris part à l'époque de Benflis, Belkhadem affiche une sérénité à toute épreuve. Il charge cependant Saïd Bouhadja, le vieil apparatchik, de répondre aux attaques. Pour Bouhadja, «la mise au musée du FLN est une hérésie». «Cela reviendrait, selon lui, à renier la révolution algérienne dont le FLN était l'outil.» Pareille revendication, renchérit-il, vient des partisans de «Hizb França» et de ceux «qui sont dans l'incapacité de prendre part au débat politique interne à travers des propositions». C'est une allusion au cycle de conférences organisé par le département politique du parti pendant le mois de Ramadhan où des universitaires et militants avaient participé à des conférences sur diverses thématiques. Au sujet de l'accusation de retour au parti unique, Bouhadja s'insurge et parle de procès d'intention. «Le pluralisme politique est une réalité intangible, c'est un choix souverain des Algériens, le FLN est une force politique majeure dans ce cadre» dira le chargé de la communication au sein du FLN qui se défend de toute velléité d'exclusion des militants en prévision du prochain congrès. «Les instructions transmises à la base dans ce sens insistent au contraire sur une large participation selon des critères de transparence et de démocratie», précise-t-il. Saïd Bouhadja, bon prince, ne désespère pas de voir ceux qui brandissent aujourd'hui l'étendard de la sédition rentrer dans les rangs. Car, pour lui, la priorité est la préparation du Congrès pour donner au parti les moyens politiques et le programme qui lui permettront de demeurer «la première force politique du pays». En fait, la réponse de Bouhadja qui n'est qu'un brave petit soldat prouve que ce n'est pas la panique au sein de la direction actuelle du FLN, laquelle n'a pas visiblement jugé utile de jeter dans la bataille l'artillerie lourde sous la houlette des Hadjar et autres Belayat, rompus aux grandes manœuvres.