Avant-hier encore, deux accidents, à Boumerdes et Sétif, ont fait pas moins de douze morts et une trentaine de blessés. Au lendemain de ce nouveau drame, le ministre du Transport a procédé, hier, à l'installation officielle du centre national du permis de conduire. Cette institution, qui vient s'ajouter au paysage, a été en fait créée conformément à une loi du 19 août 2001, relative à l'organisation, la sécurité et la police routière. «Cette école sera un outil qui devrait permettre de mieux maîtriser la situation qui prévaut sur nos routes et réduire le nombre d'accidents qui font de nombreuses victimes», souhaite le ministre qui précise qu'elle aura pour mission de perfectionner la formation des examinateurs dont la responsabilité est considérable par rapport au phénomène des accidents. «Nos moniteurs doivent avoir une formation suffisante pour pouvoir améliorer la situation des routes en Algérie. On fera aussi en sorte de profiter des modèles européens dans le domaine», dira le ministre. Quelles sont les attributions de ce CENAPEC? Il doit surtout servir à «l'encadrement des activités de conduite automobile, notamment par l'introduction de moyens techniques et pédagogiques nouveaux susceptibles d'offrir une meilleure qualité de formation». Entre autres, le recyclage et le perfectionnement des examinateurs et des moniteurs d'auto-écoles. Cet organisme, comme il est précisé dans un document remis à la presse, va permettre une plus grande rigueur dans les examens du permis de conduire par «l'instauration d'un programme national et une carte nationale des examens du permis de conduire ainsi que le traitement des dossiers des candidats, leur validation et leur transmission aux autorités concernées». Et ce centre, qui compte déjà quatre départements (administration, finances, études pédagogiques), en plus de six services annexes, emploie déjà pas moins de 402 employés dont 50 pour l'administration et 352 examinateurs. Il compte aussi à son actif la réalisation de deux circuits d'examens à Laghouat et Bouira, et une trentaine sont en cours de réalisation à travers d'autres wilayas du pays, en plus de 102 circuits prévus dans le cadre du programme. Le ministre du Transport profitera de cette cérémonie pour faire appel au civisme des citoyens et au respect d'autrui. Il évoquera aussi le travail de sensibilisation qui est, selon lui, «en train de se faire autour de la question liée aux accidents de la route». Un travail intersectoriel qui regroupe d'autres ministères: Education nationale, Enseignement supérieur, Travaux publics et Affaires religieuses. Il va sans dire que cette structure pourrait considérablement contribuer à réduire le nombre d'accidents. A noter que le permis de conduire fait l'objet d'un trafic immonde au sens où il est «donné» dans une large proportion, plus qu'il n'est délivré aux termes d'épreuves que les candidats sont censés affronter. Cependant, le ministère du Transport et d'autres départements doivent s'impliquer encore plus pour lutter efficacement contre le «terrorisme de la route».