De nombreux postulants au logement de type socio-participatif, LSP, ont déposé des plaintes au niveau de la direction de l'habitat et des équipements publics, à l'encontre de certains promoteurs immobiliers, ayant exigé d'eux, le versement d'une première tranche, estimé à 50% du coût total du logement, et ce, avant le lancement du chantier des travaux. Ceci intervient en l'absence de toute réglementation fixant le montant des tranches à payer, affirment des sources responsables. Sur cette question, le dénommé H.R., résidant aux Castors, dira: «J'ai déposé mon dossier de demande de logement LSP chez un promoteur immobilier en charge de la réalisation d'un programme d'habitat dans la commune d'El Kerma. Lors d'une première entrevue avec ce promoteur, nous nous sommes mis d'accord sur le prix d'un logement F3 qui devait me revenir à 280 millions, payable en plusieurs tranches. Sauf qu'à ma grande surprise, le promoteur m'informera, quelques jours plus tard, que le montant de la première tranche était de l'ordre de 100 millions. Une somme qui dépasse largement mes capacités financières. C'est ainsi que je suis allé frapper à la porte de la direction du logement et des équipements publics dans l'espoir de m'informer sur la légalité ou l'illégalité de l'exigence du promoteur immobilier qui m'avait demandé de m'acquitter des 100 millions de centimes, comme première tranche. Malheureusement, les services de la DLEP n'ont rien pu faire et je me suis trouvé contraint à m'endetter davantage pour pouvoir m'acquitter de la totalité de la somme.» Un autre postulant, confronté au même problème dira: «Je suis un simple fonctionnaire et mon salaire ne dépasse guère les 27 mille dinars. Après de longues années de travail, j'ai réussi à économiser 80 millions de centimes. J'ai contacté l'un des promoteurs, installé à Oran, pour officialiser l'acquisition d'un logement LSP. Abordant les modalités et le calendrier de paiement, le promoteur m'invite à payer une première tranche de 100 millions. Franchement, c'est inconcevable d'exiger une telle somme à un postulant, ayant travaillé toute sa vie pour mettre de côté 80 millions. Ces promoteurs ont tendance à oublier que le LSP est une formule qui comprend un aspect social et est destinée à la couche moyenne. Alors comment peut-on exiger un tel effort financier à un simple fonctionnaire? Au rythme où vont les choses, tout le monde va s'orienter vers les programmes sociaux locatifs, et les riches, seront seuls à pouvoir s'offrir des LSP.» Du côté du responsable, chargé du suivi des dossiers LSP à la direction du logement et des équipements publics, DLEP, il fera savoir: «C'est vrai que de nombreux postulants aux logements LSP ont déposé des plaintes et nous ont sollicité pour intervenir en leur faveur et amener ainsi les promoteurs à revoir à la baisse le montant de la première tranche. Malheureusement, ceci ne relève pas de nos prérogatives. Nous ne pouvons rien faire pour eux. Des promoteurs ont même été traduits en justice par ces postulants, vu que leurs noms ont été supprimés des listes des bénéficiaires. Vous savez, ces postulants sont victimes d'un vide juridique qui profite, malheureusement, à tous ces promoteurs immobiliers. Ces derniers font payer aux clients les conséquences financières des nouvelles conditions auxquelles ils doivent s'astreindre et qui sont imposées par la caisse nationale du logement. En effet, depuis quelques temps, la CNL exige aux promoteurs de réaliser un avancement d'un taux de 50% au lieu de 10%, comme condition sine qua non, pour bénéficier de l'aide financière octroyée par l'Etat aux acquéreurs de logements LSP et estimée à 70%.» Les promoteurs, eux, sont d'un autre avis sur la question et l'un d'entre eux dira: «Les nouvelles mesures engagées par le fond de la CNL ont plongé les promoteurs dans des problèmes financiers énormes et c'est pour cette raison que nous exigeons aux postulants de payer plus et ce, afin qu'ils puissent bénéficier des arrêtés d'attribution.»