La situation qui prévaut dans le secteur de l'enseignement est comparable à une bouteille à l'encre, tant il est difficile d'y voir clair. Et chaque jour apporte son lot d'évolutions, pendant que les élèves assistent impuissants à la montre qui tourne en leur défaveur. Le ministre de l'Education a brandi l'arme suprême du licenciement, après avoir constaté que ses appels à la reprise sont restés vains. Dans un communiqué rendu public hier, il avertit que «la constatation de l'abandon de poste pour toute absence enregistrée dès dimanche prochain, délai de rigueur» entraînera la mise en œuvre de la radiation des effectifs de la Fonction publique, conformément à la réglementation en vigueur. Cette mesure extrême est assortie d'une autre, à savoir la retenue automatique sur salaire et sur la prime de rendement concernant toutes les journées non travaillées. Les directeurs de l'Education sont chargés de puiser dans les demandes d'emploi en leur possession en vue de suppléer aux postes vacants, et ce, de concert avec les services de la Fonction publique instruits pour leur part par le Gouvernement. Le ministère de l'Education précise que ces dispositions découlent en droite ligne de la décision de justice, saisie en référé, qui avait déclaré lundi soir la grève illégale, tout en invitant les enseignants à la reprise des cours. Le recours à la justice étant justifié par «le souci de sauvegarder l'intérêt bien compris des élèves et celui de prévenir toute dérive. Le ministre de l'Education explique que «les pouvoirs publics ne peuvent tolérer davantage que les élèves continuent de souffrir des aléas d'une scolarité fortement perturbée susceptible d'hypothéquer irrémédiablement leurs aptitudes à subir les épreuves d'examens. Dans son communiqué, le ministère revient sur les augmentations pour les confirmer. «Elles ont été validées par le gouvernement à travers la signature d'un décret exécutif, en date du 24 février 2010». Le département de Benbouzid rappelle encore que même les corps spécifiques sont concernés par les augmentations. La question est de savoir quelle réaction vont réserver les syndicats à ces menaces de licenciement. En tous cas, avant-hier, à l'occasion d'un point de presse, il n'était pas question de reprendre le travail. Pendant ce temps, les organisations des parents d'élèves sont montées hier au créneau pour inviter les deux parties à «plus de responsabilité et de sagesse». De leur côté, les élèves des classes de terminales revendiquent déjà une deuxième session du bac.