Depuis le dernier procès des élus de l'APC de Tiaret, toutes les collectivités locales de cette wilaya sont sur le qui-vive. En effet, la peur s'est déjà installée chez certains élus trop fragiles pour résister aux mouvements des enquêteurs. Selon des indiscrétions et des propos qui reviennent sans cessent, une moyenne de six communes feront l'objet d'inspections et d'enquêtes pour passer au crible des écritures comptables et opérations de passation de marchés publics. Plusieurs dossiers liés aux programmes de développement de la région, à la gestion de la steppe, du foncier agricole, du logement rural jusqu'au filet social, seront contrôlés jusqu'à la dernière facture et aux dernières conventions conclues. L'été sera très chaud, selon toute vraisemblance. Face à cette psychose, des élus locaux des communes comme Rechaïga, Mellalou, Rahouia, Bouggra, Sidi Abderrahmane commencent à protester et préparent une rébellion. Pour rappel, le procès qui a eu lieu le lundi 02 mai dernier, à Theniet El-Had, concernait le jugement de 52 personnes parmi des élus, des responsables de l'administration et des services techniques et à l'issue duquel des responsables élus et administratifs ont été déclarés coupables de détournement de derniers publics, la passation de marchés publics en violation de la loi, le faux usage de faux, le trafic d'influence, l'abus de confiance et complicité. Les peines prononcées contre les mis en cause ont été lourdes. En effet, pour l'ex maire de Tiaret, B. Omar, il a été condamné à cinq années de prison ferme et une peine assortie d'une amende de cent millions de centimes. Le deuxième principal accusé dans cette affaire, en l'occurrence l'ex chef de daïra, B. Rabie, a, quant à lui, écopé de trois années de prison ferme et cinquante millions d'amende. L'autre surprise dans ce procès à rebondissements est la condamnation du maire actuel, K. Khaled, à deux années de prison ferme ainsi que quinze autres élus de l'APC de Tiaret qui ont écopé de la même peine de prison alors que six autres élus sur les vingt-trois qui composent l'assemblée ont été acquittés. Trois cadres de l'administration locale dont le subdivisionnaire du logement et des équipements publics et le receveur communal ont été, eux aussi, condamnés par le même tribunal à trois années de prison ferme, une peine assortie d'une amende de 50 millions de centimes.