Certains pharmaciens se débarrassent des médicaments périmés, stockés, depuis longtemps, au niveau de leur dépôt, dans des conditions non conformes à la réglementation. Une pharmacienne nous dira à ce sujet: «La problématique liée aux médicaments périmés est un vrai casse-tête qui pose ainsi problème à de nombreux pharmaciens, vu qu'aucune des instances compétentes n'a voulu le prendre en charge et trouver une solution. Honnêtement et personnellement, j'ai vidé plusieurs bouteilles de sirop dans les avaloirs et j'ai mis d'importantes quantités de médicaments périmés dans des sachets en plastique que j'ai ensuite jetés dans les bacs à ordures. A vrai dire, nous n'avons pas d'autre choix et c'est la raison pour laquelle il est impératif et urgent que les instances de la tutelle trouvent une solution à ce problème.» Un autre gérant d'une officine dira: «J'ai 15 cartons de médicaments périmés, stockés dans mon dépôt et je ne sais pas quoi en faire. Chaque année, nous subissons des pertes financières énormes, à cause de décisions inattendues, prises par le ministère de la tutelle et consistant à interdire la vente d'un médicament ou de suspendre provisoirement sa commercialisation. En réalité, la convention conclue entre les pharmaciens et la CNAS, nous a causé de nombreuses contraintes. Celle-ci nous impose l'incinération des médicaments périmés, en présence d'un huissier de justice et je peux vous dire qu'ils sont rares les pharmaciens, se conformant à cette mesure. Plusieurs d'entre eux s'en débarrassent en toute clandestinité. Ces contraintes nous compliquent la tâche et nous la rend très difficile, c'est pourquoi, nous appelons les autorités et la tutelle à nous autoriser à utiliser l'incinérateur, ceci résoudra beaucoup de problèmes.» Il y a lieu de souligner que la gestion des stocks des médicaments périmés s'est posée, à maintes reprises, par le syndicat des pharmaciens, lors de son programme d'action et ce dernier s'est tracé l'objectif de résoudre cette problématique, au courant des trois prochaines années. Le représentant du syndicat des pharmaciens estime que «le stock des médicaments périmés demande une prise en charge importante et à laquelle il ne peut pas faire face seul. L'intervention du ministère de la Santé et celui de l'Environnement est primordiale pour garantir la réussite d'une telle opération». Comme solution, le syndicat propose donc la création d'un incinérateur adéquat, servant à détruire les médicaments périmés de toutes les officines. Il suggère aussi la mise en place de tous les moyens logistiques nécessaires et le recrutement d'un personnel qualifié pour faire le tri de ces déchets spéciaux. L'opération ne se limite pas à de telles actions seulement, puisque sur le plan légal, il faut établir des PV de destruction, faire appel à un huissier de justice pour constater l'élimination de ces déchets, conformément à la réglementation et en présence de commissions locales, installées au niveau des décharges publiques.