Je voudrais avoir une pensée émue, compassionnelle pour « quelqu'un » que l'on ignore fort injustement, dont on tait inexplicablement le calvaire qui est pourtant le sien. J'ai nommé « la page des relations algéro-françaises ». Bonté divine ! Mais s'il y a bien une page martyre sur cette terre, c'est celle-là ! Un jour, on nous dit qu'elle est définitivement tournée. On nous fait même écouter en stéréophonie le bruit sec que fait cette page en ayant été tournée. Un autre jour, on nous dit qu'il n'est surtout pas question de la tourner, et qu'il faut au contraire la garder bien ouverte, en face des yeux. Et même si cela vous bouche l'horizon, même si cela vous empêche de regarder plus loin, vous êtes alors obligé de l'avoir à quelques centimètres du pif et des mirettes, cette pôv' page. Un autre jour encore, les mêmes personnes jurent qu'il est temps de la déchirer, cette page. Et ils accompagnent leur sentence d'un geste significatif des deux mains qui veut dire « ça y est ! Ya plus de page ! ». Et puis, d'autres jours, d'autres personnes, ou bien les mêmes -ce qui est en soi un comble- viennent vous conseiller fermement de ne même pas la rouvrir cette page et de ne pas vous approcher carrément du gros livre où sommeille cette malheureuse page. Si c'est pas une vie de chien, çà ! Et depuis quand d'ailleurs, les pages doivent vivre des vies de chiens, hein ? Allez ! A demain ! [email protected]