L'historien Mohamed El Korso a plaidé jeudi lors d'une conférence pour une écriture "objective" de l'histoire de l'Algérie, estimant que la réhabilitation de l'histoire était une "question de souveraineté nationale". Le rapport des historiens et chercheurs avec l'histoire de l'Algérie, dans son chapitre relatif à la colonisation française, notamment, "doit être objectif, courageux, sans tabou ni interdits", a préconisé l'historien en marge du 8ème Salon national du livre, ouvert jeudi dernier. "Nous devons réhabiliter l'histoire de l'Algérie avec ses côtés positifs et négatifs. Nous devons nous réconcilier avec notre histoire et la traiter d'une manière objective fondée sur des bases scientifiques", a-t-il soutenu, expliquant que beaucoup restait à faire dans ce sens car l'écriture de l'histoire, selon lui, s'est "limitée à glorifier la guerre de libération nationale". Pour cet universitaire, la période 1830-1962 de l'histoire de l'Algérie est un chapitre qui "menace actuellement notre existence et risque de nous diviser (...) si nous ne nous mobilisons pas pour faire face aux idéologies néocolonialistes", selon ses propres termes. A ce propos, il a appelé les intellectuels, universitaires et chercheurs en histoire notamment, à s'unir, à se mobiliser et à agir ensemble face à ce danger qui porte en lui des risques de falsification de l'histoire et comporte une menace pour l'intégrité de l'Algérie, a-t-il averti. Par ailleurs, M. El Korso a évoqué le problème de l'accès difficile, voire impossible aux archives de la guerre de libération nationale et autres datant de l'époque ottomane, en France, tout en estimant qu' "il revient à l'Etat algérien" de prendre en charge la question des archives.