Quelque 3.000 détenus ont été libérés en moins d'un mois en Irak dans un geste de bonne volonté pour apaiser les manifestations contre le gouvernement de Nouri al-Maliki, a indiqué dimanche le vice-Premier ministre irakien Hussein Chahristani. "Le gouvernement irakien a relâché 3.000 prisonniers au cours des dernières semaines", a déclaré M. Chahristani à l'issue d'une réunion avec des chefs de tribus, des dignitaires religieux et des représentants des manifestants à Mossoul (nord), théâtre de manifestations. "Toutes les femmes incarcérées ont été transférées dans des prisons situées dans leurs provinces d'origine", a également expliqué Hussein Chahristani, qui est à la tête d'une commission gouvernementale chargée d'écouter et de répondre aux doléances des protestataires. Ces deux mesures étaient réclamées par les dizaines de milliers de manifestants qui protestent depuis fin décembre dernier contre M. Al-Maliki. "Il y a désormais 30.000 prisonniers en Irak", a souligné M. Chahristani. Six mille d'entre eux ont été reconnus coupables d'activités terroristes. Quelque 7.000 autres sont toujours en prison pour les mêmes motifs, mais sans avoir été inculpés ou attendent leur procès, selon lui. Outre la libération de prisonniers détenus "sans inculpation" a-t-il expliqué, les contestataires exigent l'abrogation de lois antiterroristes utilisées. Accusés depuis des mois par ses opposants d'être un "dictateur", Nouri al-Maliki, fait face depuis décembre à un mouvement de protestation sans précédent.